L'Algérie, la Tunisie, le Maroc puis la Libye (un pays qui s'ouvre depuis peu vers l'extérieur) sont autant de marchés spécifiques convoités par les compagnies maritimes internationales. Les armateurs maghrébins continuent toutefois d'en contrôler des parts avec leurs pavillons nationaux en rivalisant avec leurs concurrents européens spécialistes des échanges Nord-Sud.
Si les marchés Est-Ouest demeurent équilibrés en termes de flux mais bien plus concurrentiels, l'axe Europe-Maghreb a présenté l'inconvénient de l'être beaucoup moins pendant de nombreuses années. Les experts du secteur s'accordent à dire que seule la Tunisie a généré autant de flux à l'import qu'à l'export avec des remorques en sortie d'Europe de matières premières destinées aux usines nationales pour revenir quelques semaines plus tard avec des produits finis.
Si les marchés Est-Ouest demeurent équilibrés en termes de flux mais bien plus concurrentiels, l'axe Europe-Maghreb a présenté l'inconvénient de l'être beaucoup moins pendant de nombreuses années. Les experts du secteur s'accordent à dire que seule la Tunisie a généré autant de flux à l'import qu'à l'export avec des remorques en sortie d'Europe de matières premières destinées aux usines nationales pour revenir quelques semaines plus tard avec des produits finis.
"Vers un industrialisation du tissu économique algérien"
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Le Maroc, de son côté, qui importe des biens industriels d'Europe, exporte malgré tout des fruits, des légumes et des produits de la mer à destination du Vieux-Continent en remorques. En revanche, les exportateurs marocains sont accusés d'avoir encore massivement recours aux transporteurs routiers espagnols.
De son côté, l'Algérie, est restée longtemps le marché le plus déséquilibré dans le secteur de la ligne régulière, important beaucoup et exportant très peu.
Récemment, le pays a commencé à s'industrialiser. On assiste à un retour de la remorque sur ce "trade" qui a été gagné pendant des années par la conteneurisation. Des usines commencent à voir le jour et à nouer des partenariats avec des groupes européens. Du coup, sur la voie de l'équilibre des flux, le marché euro-algérien attire aujourd'hui plus de concurrents qu'autrefois. L'arrivée récente du groupe Nolis sur le segment en témoigne.
Contrairement aux axes Est-Ouest où les taux de fret ont tendance à connaître de très grandes variations, les experts s'accordent à reconnaître que le "trade" Europe-Maghreb reste plus stable. À titre d'exemple, un conteneur de 20 pieds entre Marseille et Alger est facturé entre 565 euros à destination de "port centre" et un 40 pieds est facturé actuellement 1.200 à 1.320 euros. La rentabilité est donc bien meilleure que sur l'Extrême-Orient, un marché qui immobilise les équipements longtemps pour des taux de fret qui ont toujours du mal à décoller.
La Libye s'ouvre vers le monde
Quant à la Libye, longtemps repliée sur elle-même et ne vivant qu'autour des bonnes ressources tirées du négoce du pétrole, elle s'ouvre enfin sur le monde. Quelques lignes régulières voient le jour depuis plusieurs mois reliant Khoms, Misrata, Benghazi et Tripoli aux ports d'Europe, notamment.
Globalement, le Maghreb, qui est resté longtemps inféodé à l'économie européenne pour des raisons liées à l'histoire coloniale du Vieux-Continent, s'en émancipe au fur et à mesure. L'Algérie se tourne de plus en plus vers des pays tiers tels que la Turquie et la Chine.