Le Pakistan veut privatiser son transporteur aérien national PIA

Le Pakistan veut céder une participation de 26 % dans son transporteur aérien PIA, ancien fleuron du sous-continent indien aujourd'hui miné par une flotte vieillissante, des déficits abyssaux et une mauvaise gestion chronique, a annoncé le Premier ministre, Nawaz Sharif.
Le Pakistan veut privatiser son transporteur aérien national PIA. Le "pays des purs" fait face à une crise économique comme il en a rarement vu dans son histoire en raison d'une pénurie d'énergie, qui plombe son secteur industriel, et d'une onéreuse politique de subvention de produits de consommation. Sous pression pour redresser les finances publiques, le Premier ministre, Nawaz Sharif, a annoncé jeudi 12 septembre la vente future d'une tranche de 26 % dans la Pakistan International Airlines (PIA), transporteur qui n'a jamais réussi à suivre l'ascension des titans régionaux comme Emirates, Etihad ou Qatar Airways.
Cette privatisation partielle se fera "dans le cadre d'un processus ouvert et transparent visant à faire de PIA une entreprise compétitive...", a indiqué le bureau de Nawaz Sharif. Le Premier ministre a d'ailleurs déploré "la mauvaise gestion" de PIA, le "déclin" de son service à la clientèle, son manque de "fiabilité", son "trop grand nombre d'employés" et sa flotte "vieillissante". PIA a officiellement perdu 32 milliards de roupies l'an dernier (plus de 320 millions de dollars), mais ce déficit aurait pu se creuser davantage si l'État n'avait pas renfloué les coffres du groupe pour tenter de maintenir à flot. Au cours des derniers mois, PIA a dû clouer des appareils au sol faute de liquidités pour payer des pièces de remplacements et diminuer le nombre de vols à l'étranger, sans parler des nombreuses annulations de vols intérieurs. Le transporteur pakistanais compte environ 18.000 employés pour 42 appareils, soit un ratio de quelque 430 employés par aéronef, a indiqué un porte-parole du groupe, une des pires performances de l'industrie.
Des investisseurs pourraient toutefois tonifier la gestion du groupe et profiter d'un marché de 180 millions d'habitants situé entre le Moyen-Orient et l'Asie du Sud-Est, estime Arif Habib, président d'une firme de courtage éponyme à Karachi, première place financière au pays. "Le groupe multiplie les pertes mais si un investisseur injecte des capitaux frais, PIA pourrait sortir du rouge rapidement", souligne-t-il. Selon Farrah Marwat, analyste chez JS Capital Markets, les partis d'opposition et les employés de PIA pourraient au début s'opposer à cette privatisation partielle, mais se laisser convaincre par un plan d'attrition si ce dernier comprend de généreuses compensations financières et une bonification des retraites. Pour un investisseur étranger, l'intérêt de PIA repose avant tout sur le potentiel du marché pakistanais et non sur la santé financière du groupe. "Nous avons un marché de 180 millions d'habitants et aucune compagnie de la taille de PIA pour les transporter, c'est ce qui pourrait attirer un acheteur", résume-t-elle.

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