Le Palais du Luxembourg montre ses ambitions maritimes pour les ports d'Outre-mer

Avec les préconisations d'un rapport sur les ports d'Outre-mer récemment publié par le Sénat, le sentiment des acteurs maritimes et portuaires ultramarins d'être les laissés pour compte des pouvoirs publics devrait s'inverser. Ils retrouvent l’espoir de se voir enfin accorder une attention particulière de la part des gouvernants.
Le jour-même où la Russie déclenchait la guerre en Ukraine, en France, le Sénat présentait le 24 février à Paris son rapport intitulé "les Outre-mer au cœur de la stratégie maritime française". Une mauvaise coïncidence qui a nui à la visibilité d’un dossier ayant pourtant vivement attiré l’attention des acteurs concernés.

L’étude parlementaire, issue de quelques mois de travail sur le terrain, a fait l’objet d’une table ronde à Villepinte, dans la région parisienne, dans le cadre de la SITL. Après avoir rappelé que Port Réunion, Pointe-à-Pitre, Fort-de-France et Nouméa font partie des dix premiers ports français, la sénatrice Vivette Lopez, a estimé que "les ports ultramarins risquent de subir l'impact de la guerre en Ukraine".

Une "coopération interportuaire" entre La Réunion et Mayotte souhaitée

Prônant" la nécessité de moderniser les installations portuaires" ultramarines, elle a souligné l'importance d'allonger les longueurs de quais et de veiller à ce que les tirants d'eau soient assez profonds pour s'adapter à l'évolution de la flotte.

Parmi les préconisations principales du rapport sénatorial, la sénatrice a également évoqué le changement de statut de Longoni, visant à apporter une solution à "la gouvernance problématique" du port de ce port de l'océan Indien. Elle a en outre souligné l'importance du "renforcement de la coopération interportuaire" entre La Réunion et Mayotte.

Éric Legrigeois, le président du directoire du Grand Port maritime de La Réunion, se souvient de l'époque où, avant de devenir "un véritable hub de l'océan Indien, la desserte du port réunionnais s'effectuait "avant 2015, via l'île Maurice". Le dirigeant portuaire se félicite qu'étant situé "au croisement des grandes routes maritimes entre l'Afrique de l'Est et du Sud et de l'Asie", le Grand Port maritime réunionnais a la chance aujourd'hui d'être desservi par les grands armateurs mondiaux, tels que CMA CGM, MSC et Maersk.

En revanche, Éric Legrigeois estime que si le GPMLR bénéficie d'"une bonne connectivité au sein de l'océan Indien" et de sa complémentarité au titre de hub avec Port Louis à l'île Maurice, il pourrait bénéficier d'une meilleure numérisation. Il s'interroge également sur l'amélioration de l'approvisionnement de Port Réunion au chapitre des produits alimentaires et des matériaux de construction.

En matière d'investissements, le président du directoire du Grand Port maritime réunionnais souligne que le terminal à conteneurs de l'île dispose d'une superficie de 2 hectares supplémentaires et de quatre portiques.

Du côté antillais, Jean-Pierre Chalus, le président du directoire du Grand Port de la Guadeloupe, se félicite que "la réserve foncière soit un élément important dans le rapport sénatorial". Selon lui, entre Pointe-à-Pitre, Jarry et Marie Galante, bien que les surfaces de l'établissement portuaire s'étendent sur une superficie de 170 hectares, les surfaces foncières restent à ses yeux trop faibles.

En matière de desserte maritime de la Guadeloupe, après avoir passé en revue les lignes conteneurisées, en vrac et en conventionnel opérées avec l'Europe du Nord et la Méditerranée, en intra-Caraïbes et avec avec le Brésil, Jean-Pierre Chalus explique : "les relations directes et régulières avec l'Europe, avec le Brésil et les relations indirectes avec le marché américain donnent satisfaction à nos clients".

Toujours aux Antilles, Jean-Claude Florentiny, le président du Syndicat des Commissionnaires en Douane et Transitaires de Martinique (SCDTM), exprimant à son tour son point de vue, soulève une problématique au niveau de la capacité et au plan tarifaire. Selon lui, "la mise à disposition des conteneurs sur l'axe Europe-Antilles et Guyane ne s'effectue pas dans les temps". Autre problème mentionné par le représentant des commissionnaires de transport martiniquais, le groupage. Il souhaite que le marché de la consolidation bénéficie d'une évolution.

Aujourd'hui, reste à savoir si le rapport sénatorial plaçant l'Outre-mer "au cœur de la stratégie maritime française" retiendra à la fois l'attention du nouveau gouvernement qui sera désigné par le chef de l'État reconduit pour un nouveau mandat et celle des députés...

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