Le Perpignan-Rungis suspendu jusqu'au 1er novembre

Circulant à vide depuis lundi 15 juillet, le train de fret transportant des primeurs de Perpignan au marché de Rungis, a été suspendu mercredi, pendant la basse saison, et reprendra au 1er novembre. Mais pour la CGT, c'est une "mise à mort qui se prépare" au profit de "25.000 camions sur les routes".
La possible disparition, au profit du transport routier, de la ligne ferroviaire reliant la plateforme Saint-Charles international de Perpignan, premier centre de commercialisation, de transports et logistique de fruits et légumes en Europe, et le marché de Rungis (Val-de-Marne), présenté comme le plus grand marché de produit frais au monde, a suscité de vives critiques, notamment à gauche et chez les écologistes.
La suspension temporaire de la ligne ferroviaire, actée mercredi 17 juillet lors d'une réunion du comité de pilotage ministériel à la préfecture des Pyrénées-Orientales, intervient le jour de la passation de pouvoirs au ministère de la Transition écologique entre François de Rugy et Élisabeth Borne, qui conserve son portefeuille des Transports.
"La liaison à vide, comme elle est réalisée depuis trois jours, n'est pas acceptable. Elle va s'arrêter aujourd'hui (mercredi) jusqu'au 1er novembre", a indiqué Jean-Luc Gibelin, vice-président de la région Occitanie, en charge des Transports et participant à cette rencontre. "À partir du 1er novembre va recommencer une liaison entre Saint-Charles et Rungis, telle qu'elle était, mais de manière transitoire, le temps de trouver une solution pérenne", a-t-il précisé. Les wagons frigorifiques sont, selon la SNCF, en bout de course.
"Un nouveau comité de pilotage aura lieu le 11 septembre, il sera ouvert à la grande distribution et à la filière Bio. D'ici là, il y aura deux réunions techniques pour travailler sur des problématiques comme la vétusté des wagons et leur remplacement", selon lui. "Aujourd'hui, une étape a été franchie, celle de confirmer qu'il est légitime et utile que cette liaison ferroviaire se poursuive. Cela a été une réunion productive", a affirmé le responsable de la région, présidée par Carole Delga (PS).

Une solution ferroviaire transitoire

"La liaison ferroviaire entre Perpignan et Rungis a maintenant un avenir", a insisté la ministre Élisabeth Borne. "Le gouvernement ne pouvait pas se résoudre à ce que les marchandises du Perpignan-Rungis passent du rail à la route. Tout le monde a été mis devant le fait accompli lors de l'annonce de l'arrêt de ce train qui était prévu fin juin. Si je ne m’étais pas mobilisée, ce train serait arrêté depuis fin juin", a-t-elle affirmé. "Alors que nous venons d’entrer dans la saison basse où peu de marchandises nécessitent d’être transportées, la réunion a permis d’obtenir l’engagement des clients à reprendre une solution ferroviaire transitoire dès la reprise de la saison haute au 1er novembre", a-t-elle indiqué.
Jusqu'au 15 juillet, de nombreux fruits et légumes en provenance du Maroc et d'Espagne, qui bénéficient d'un ensoleillement plus important et plus précoce qu'en France, transitent par Perpignan. Après cette date, la production française prend le relais.
"Dès la réunion du 17 mai au ministère, la SNCF s’était engagée à maintenir ce train jusqu’à la fin de la saison haute et avait proposé qu'il soit prolongé jusqu’à la fin de l’année, le temps qu’il y ait une solution ferroviaire pérenne qui prenne le relai", a ajouté la ministre. "Je veux que cette offre ferroviaire continue, ce train peut continuer à rouler. Il reprendra avec une solution qui peut durer le temps nécessaire pour bâtir une solution pérenne, sans doute avec du transport combiné", a ajouté Élisabeth Borne mercredi soir.
Mais cet optimisme gouvernemental est loin d'être partagé par l'eurodéputé écologiste Yannick Jadot : "Quand la ministre des Transports fait semblant de défendre le train des primeurs entre Perpignan et Rungis, le faisant circuler à vide parce qu’elle refuse d’investir dans des wagons frigorifiques, tout en organisant avec la SNCF le transport des marchandises par 25.000 camions par an, c’est d’un cynisme absolu !"
Et pour Thomas Portes, animateur du collectif "Sauvons le Perpignan-Rungis", syndicaliste de la CGT-Cheminots et responsable national des cheminots au PCF, "c’est une mise à mort que prononce la nouvelle ministre de l’Écologie ! Elle acte le transfert de 25.000 camions sur les routes !"

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