
© RFF/Jean-Luc Viart
En Italie, le chantier du TGV Lyon-Turin progresse sous haute surveillance. Sous un pont de l'autoroute du Fréjus, des doubles grillages surmontés de fils barbelés encerclent un chantier de 7 hectares sillonné par des jeeps, véhicules blindés et militaires en treillis. La scène aux airs de zone de guerre se déroule à quelques kilomètres de la frontière française, sur la petite commune alpine de Chiomonte. Depuis novembre 2012, y est creusée la première galerie de reconnaissance en territoire italien du projet de TGV Lyon-Turin. Une trentaine de journalistes français et italiens ont été invités mardi 4 juin par la société Lyon-Turin Ferroviaire (LTF) à visiter ce chantier très contesté. "Symboliquement, c'est important pour nous de montrer que les travaux avancent en Italie. L'opposition était si forte que certains pensaient que les Italiens n'y arriveraient jamais", explique Hubert Dumesnil, président de LTF. Le TGV Lyon-Turin doit permettre de raccourcir le trajet Paris-Milan à un peu plus de 4 heures contre 7 actuellement.
5 ans et demi de retard
Les opposants à ce projet le jugent néfaste pour l'environnement et d'un coût exorbitant. En raison des fortes oppositions dans le val de Suse (Italie), le tracé de la ligne ferroviaire avait dû être profondément modifié, provoquant un retard de 5 ans et demi. Lors des travaux préparatoires à l'été 2011, quelque 1.800 policiers et militaires avaient dû être mobilisés pour la protection du chantier. Environ 120 policiers et militaires se relaient actuellement pour surveiller le site. "Aujourd'hui, l'opposition est plus petite mais particulièrement violente", explique Maurizio Bufalini, directeur des travaux chez LTF. Mi-mai, une trentaine de militants anarchistes portant des cagoules ont attaqué le chantier au cocktail Molotov. Le parquet de Turin a annoncé l'ouverture d'une enquête contre X pour tentative d'homicide. Mardi, on pouvait apercevoir une inscription "No Tav" (non au TGV) juste au-dessus de la galerie de reconnaissance, comme dans de nombreux endroits du val de Suse. "C'est un chantier complètement normal", a cependant martelé Marco Rettighieri, directeur général de LTF, en insistant sur les retombées économiques qu'il allait générer pour la vallée. "Les travaux vont très bien", a appuyé Maurizio Bufalini, en affirmant qu'ils étaient en avance de "quelques mois".
5 ans et demi de retard
Les opposants à ce projet le jugent néfaste pour l'environnement et d'un coût exorbitant. En raison des fortes oppositions dans le val de Suse (Italie), le tracé de la ligne ferroviaire avait dû être profondément modifié, provoquant un retard de 5 ans et demi. Lors des travaux préparatoires à l'été 2011, quelque 1.800 policiers et militaires avaient dû être mobilisés pour la protection du chantier. Environ 120 policiers et militaires se relaient actuellement pour surveiller le site. "Aujourd'hui, l'opposition est plus petite mais particulièrement violente", explique Maurizio Bufalini, directeur des travaux chez LTF. Mi-mai, une trentaine de militants anarchistes portant des cagoules ont attaqué le chantier au cocktail Molotov. Le parquet de Turin a annoncé l'ouverture d'une enquête contre X pour tentative d'homicide. Mardi, on pouvait apercevoir une inscription "No Tav" (non au TGV) juste au-dessus de la galerie de reconnaissance, comme dans de nombreux endroits du val de Suse. "C'est un chantier complètement normal", a cependant martelé Marco Rettighieri, directeur général de LTF, en insistant sur les retombées économiques qu'il allait générer pour la vallée. "Les travaux vont très bien", a appuyé Maurizio Bufalini, en affirmant qu'ils étaient en avance de "quelques mois".
"Ce TGV va raccourcir un Paris-Milan à 4 heures"
D'un coût prévisionnel de 143,7 millions d'euros, la galerie de reconnaissance vise à évaluer la qualité des roches du massif d'Ambin afin d'affiner les projets de creusement du tunnel principal. D'une longueur prévue de 7,5 km, la galerie devrait ensuite servir pour la ventilation, la maintenance et la sécurité du tunnel. Début juin, seuls 120 mètres de galerie avaient été creusés. Trois galeries (ou descenderies) de ce type, d'une longueur totale de près de 9 km, ont déjà été creusées en Savoie à Saint-Martin-la-Porte, La Praz et Modane.
"Si on ne fait pas le tunnel, on aura fait des trous pour rien. Mais nous ne sommes pas dans cette hypothèse", a commenté Hubert Dumesnil. "Nous avons besoin de mieux connaître le terrain pour diminuer les aléas en phase de construction", a pointé Marco Rettighieri. Lors du creusement de la descenderie de Saint-Martin-la-Porte, un phénomène de convergence a ainsi été constaté, provoquant un bosselage de la voûte du tunnel. "Il a fallu changer de technologie ce qui a généré des surcoûts", a reconnu Louis Besson, coprésident de la commission intergouvernementale du Lyon-Turin. Le budget des études et travaux préliminaires a déjà flambé, passant de 320 à 901 millions d'euros, selon la Cour des comptes française. Le creusement du tunnel lui-même, long de 57 km, devrait commencer en 2014-2015. Il sera plus long que le tunnel sous la Manche et devrait permettre d'éviter 3 millions de tonnes d'émissions de CO2 par an par la réduction du trafic routier.