Impuissante, la locomotive, comme ses wagons désespérément vides, reste immobile face à une barricade de planches et fil barbelé, tenue par des nationalistes ukrainiens à l’origine d'un blocus qui irrite autant Kiev que ses ennemis séparatistes. Le train devait se rendre dans la zone rebelle de l'Est de l'Ukraine pour y être chargé en charbon, destiné ensuite au territoire contrôlé par le gouvernement ukrainien. Il est bloqué depuis un mois et rien n'indique que la voie va bientôt se libérer. "C'est une action qui n'aura pas de fin", prévient un combattant. "Nous ne partirons pas tant que notre pays n'aura pas mis fin au commerce avec ces occupants", assure-t-il.
Les "occupants", ce sont les séparatistes pro-russes qui contrôlent une partie de l'Est de l'Ukraine, importante région industrielle. Malgré ce conflit qui a fait plus de 10.000 morts en près de trois ans, le commerce se poursuit avec la zone rebelle mais des nationalistes et vétérans de guerre ukrainiens ont désormais décidé de bloquer ces échanges. Fait rare, ces actions ont réuni contre elles les autorités pro-occidentales de Kiev et les séparatistes car elles perturbent le fonctionnement de leurs industries respectives et menacent de provoquer des coupures de courant majeures. Elles ont aussi mis en lumière une vérité amère pour les deux côtés : ils restent très dépendants l'un de l'autre.
Concrètement, le blocus consiste en quatre campements autour d'autant de check-points sur des routes ou voies de chemin de fer reliant le territoire contrôlé par Kiev et les "Républiques populaires" proclamées par les pro-russes. Les protestataires affirment bloquer un commerce illégal de charbon, métaux, bois, cigarettes et alcool qui finance les séparatistes et prolonge la guerre qui ravage l'Ukraine.
À Kiev, le Premier ministre, Volodymyr Groïsman, a qualifié de "crime" le blocage des livraisons du charbon, d'un type particulier disponible uniquement dans l'Est. Son gouvernement a dû prendre des mesures d'urgence face au risque de coupures de courant. S'inquiétant de "conséquences destructrices pour l'économie", le chef du gouvernement a annoncé mercredi 1er mars des mesures pour contrôler la circulation des marchandises à travers la ligne de démarcation tout en garantissant un niveau "critique" de ressources nécessaires au pays.
Pour leur part, les chefs rebelles Alexandre Zakhartchenko et Igor Plotniksi ont ordonné la mise sous tutelle de certaines entreprises présentes dans les territoires qu'ils contrôlent. À cause des difficultés d'approvisionnement, Moussa Magomedov, directeur d'une des plus grandes usines sidérurgiques d'Europe située près de la ligne de front, à Avdiïvka, s'est vu contraint de réduire les salaires de ses employés. "Nous utilisons du charbon provenant des zones qui ne sont pas contrôlées par le gouvernement et nous avons dû le remplacer par des produits plus coûteux", explique-t-il. Il met en garde contre un "effet domino" qui pourrait paralyser des secteurs entiers de l'économie ukrainienne, qui commence à peine à se reprendre après plusieurs années d'effondrement.
Les "occupants", ce sont les séparatistes pro-russes qui contrôlent une partie de l'Est de l'Ukraine, importante région industrielle. Malgré ce conflit qui a fait plus de 10.000 morts en près de trois ans, le commerce se poursuit avec la zone rebelle mais des nationalistes et vétérans de guerre ukrainiens ont désormais décidé de bloquer ces échanges. Fait rare, ces actions ont réuni contre elles les autorités pro-occidentales de Kiev et les séparatistes car elles perturbent le fonctionnement de leurs industries respectives et menacent de provoquer des coupures de courant majeures. Elles ont aussi mis en lumière une vérité amère pour les deux côtés : ils restent très dépendants l'un de l'autre.
Concrètement, le blocus consiste en quatre campements autour d'autant de check-points sur des routes ou voies de chemin de fer reliant le territoire contrôlé par Kiev et les "Républiques populaires" proclamées par les pro-russes. Les protestataires affirment bloquer un commerce illégal de charbon, métaux, bois, cigarettes et alcool qui finance les séparatistes et prolonge la guerre qui ravage l'Ukraine.
À Kiev, le Premier ministre, Volodymyr Groïsman, a qualifié de "crime" le blocage des livraisons du charbon, d'un type particulier disponible uniquement dans l'Est. Son gouvernement a dû prendre des mesures d'urgence face au risque de coupures de courant. S'inquiétant de "conséquences destructrices pour l'économie", le chef du gouvernement a annoncé mercredi 1er mars des mesures pour contrôler la circulation des marchandises à travers la ligne de démarcation tout en garantissant un niveau "critique" de ressources nécessaires au pays.
Pour leur part, les chefs rebelles Alexandre Zakhartchenko et Igor Plotniksi ont ordonné la mise sous tutelle de certaines entreprises présentes dans les territoires qu'ils contrôlent. À cause des difficultés d'approvisionnement, Moussa Magomedov, directeur d'une des plus grandes usines sidérurgiques d'Europe située près de la ligne de front, à Avdiïvka, s'est vu contraint de réduire les salaires de ses employés. "Nous utilisons du charbon provenant des zones qui ne sont pas contrôlées par le gouvernement et nous avons dû le remplacer par des produits plus coûteux", explique-t-il. Il met en garde contre un "effet domino" qui pourrait paralyser des secteurs entiers de l'économie ukrainienne, qui commence à peine à se reprendre après plusieurs années d'effondrement.
Les séparatistes saisissent des entreprises
Les rebelles prorusses qui contrôlent une partie de l'Est de l'Ukraine ont commencé mercredi 1er mars à interrompre les activités d'entreprises ukrainiennes, en représailles au blocage par des protestataires du commerce avec la zone sous l'autorité de Kiev. Les rebelles avaient donné au gouvernement ukrainien jusqu'à mercredi pour mettre fin à ce blocus et, faute de progrès, ont saisi les locaux en territoire séparatiste de l'opérateur Ukrtelecom détenu par l'homme le plus riche d'Ukraine, Rinat Akhmetov. Plus tôt dans la semaine, les mines de charbon de Rinat Akhmetov dans la région séparatiste voisine de Lougansk étaient déjà passées sous contrôle des insurgés.
Les rebelles prorusses qui contrôlent une partie de l'Est de l'Ukraine ont commencé mercredi 1er mars à interrompre les activités d'entreprises ukrainiennes, en représailles au blocage par des protestataires du commerce avec la zone sous l'autorité de Kiev. Les rebelles avaient donné au gouvernement ukrainien jusqu'à mercredi pour mettre fin à ce blocus et, faute de progrès, ont saisi les locaux en territoire séparatiste de l'opérateur Ukrtelecom détenu par l'homme le plus riche d'Ukraine, Rinat Akhmetov. Plus tôt dans la semaine, les mines de charbon de Rinat Akhmetov dans la région séparatiste voisine de Lougansk étaient déjà passées sous contrôle des insurgés.