Le chantier naval de Skaramangas va être vendu

La justice grecque a décidé de placer sous gestion spéciale le chantier naval de Skaramangas, ex-fleuron de la construction navale grecque, en vue de la reprise par un investisseur de ses activités civiles.
Satisfaisant à une demande du gouvernement datant de novembre, les magistrats ont appliqué à la société Hellenic Shipyards (HSY) une procédure récente de règlement accéléré du sort des entreprises en faillite.
HSY appartenait depuis 2010 au groupe de construction navale Privinvest de l'homme d'affaires franco-libanais Iskandar Safa, mais se trouvait depuis 2011 plombé par des dettes, dont près de 700 millions d'euros à rembourser pour des aides d’État reçues de 1997 à 2002 et jugées illégales par la Commission européenne en 2008.
"Le jugement signifie qu'un gestionnaire va être nommé pour assainir l'entreprise et lancer un appel d'offres sous douze mois pour la cession de ses activités civiles", a expliqué l'entourage du ministre-adjoint à l’Économie, Stergios Pitsiorlas, en charge du dossier. Selon cette source, la décision n'est pas susceptible d'appel.
Des groupes chinois, coréen et européens ont déjà manifesté leur intérêt, a-t-elle affirmé, ajoutant que le ministère est "satisfait de cette décision, qui lance le pari d'une relance des activités de construction navale" grecques en déshérence alors même que les armateurs grecs détiennent la première flotte mondiale.
Les 650 employés travaillent actuellement au ralenti sur le site de Skaramangas, près d'Athènes, dont un terrain accueille désormais un camp de réfugiés.

"Un vol pur et simple"

Privinvest avait pourtant obtenu fin septembre de la Chambre de commerce internationale (CCI) un arbitrage enjoignant la Grèce à lui payer 200 millions d'euros, et ordonnant la mise en chantier des deux derniers sous-marins commandés, mais le jugement ne semble pas tenir compte de cet arbitrage.
Un porte-parole de Privinvest a considéré que la décision, "motivée par des considérations politiques, est une déception, mais pas une surprise étant donné les nombreuses et récentes discussions au Parlement et par les ministres sur ce sujet, plutôt maladroites et scandaleuses, présageant cette évolution".
Dans l'entourage de la Privinvest, on évoque "un vol pur et simple" du chantier naval dans lequel la société "a investi 160 millions d'euros". Cette source a qualifié de "déni de justice" l'impossibilité de faire appel, et estimé que les rumeurs prêtant au gouvernement grec de vouloir vendre HSY au chinois Cosco, déjà propriétaire de deux tiers du port du Pirée, montrent "que tout cela a été organisé politiquement".
"Qui prendra désormais le risque d’investir dans un pays, la Grèce, d'où il pourra être exproprié sans protection juridique et sans dédommagement ?", a-t-elle conclu.

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