Le chemin sera long pour Air France-KLM

Le groupe Air France-KLM affirme voir des "premiers signes" de reprise cet été, mais prévient qu'il lui faudra des années pour laisser la crise du Covid-19 derrière lui.
Les pertes colossales enregistrées par Air France-KLM depuis le début de la pandémie se poursuivent en 2021 avec 1,5 milliard d’euros pour chacun des deux premiers trimestres de l’année. D’avril à juin derniers, l’offre de sièges des compagnies du groupe (Air France, KLM et la "low cost" Transavia) n’a atteint que 48 % de celle de la même période en 2019. Sur deux ans, le chiffre d’affaires a baissé de 60 %.

Pour autant, le groupe aérien franco-néerlandais entrevoit les premiers signes d’une reprise cet été. Il existe "une forte demande", confirme Benjamin Smith, directeur général d’Air France-KLM. "Dans les mois qui viennent, nous nous attendons à une bonne reprise lorsque les restrictions depuis et vers nos marchés clés seront levées", ajoute-t-il.

Par rapport au deuxième trimestre 2020, quand la totalité du transport aérien était paralysée, le nombre de passagers a bondi de 477 % entraînant une forte progression du chiffre d’affaires de 133 % à 2,75 milliards d’euros. Le flux de trésorerie libre est redevenu positif grâce à de "très bonnes ventes", souligne le directeur financier Steven Zaat.

Grâce à la levée de certaines restrictions Air France-KLM a porté son offre de sièges en juillet à plus de 60 % de la même période de 2019 et vise jusqu’à 70 % sur tout le troisième trimestre. L’axe nord-atlantique représentant le "plus gros marché du groupe", le directeur Benjamin Smith attend des États-Unis qu’ils rouvrent leurs frontières aux Européens d’ici à la fin septembre, dans un élan de réciprocité.

Mesures drastiques et aides essentielles

La perspective d’une embellie n’empêche pas Benjamin Smith d’être prudent, déclarant qu’"encore beaucoup de difficultés nous attendent", et prévenant que la reprise dépendrait du "déploiement rapide de vaccinations à grande échelle".
Face à la crise, Air France et KLM ont pris des mesures drastiques, engageant des plans de départs volontaires qui auront concerné 14.000 personnes au total d’ici la fin de 2022 et réduisant leur flotte d’appareils (- 7 % entre 2019 et 2022).

Très endetté, Air France-KLM a été recapitalisé en avril avec l’aide de l’État français qui a doublé sa participation de 14,3 % à 28,6 % et qui a converti en quasi-fonds propres 3 milliards d’euros de prêts. Fin mai, les actionnaires ont donné leur feu vert à de nouvelles émissions d’actions à hauteur d’un montant allant jusqu’à 300 % du capital actuel.

Malgré tout, l’endettement du groupe reste élevé à 8,3 milliards. Il faudra compter sur une nouvelle étape de recapitalisation pour atteindre l’objectif d’ici 2023 d’une dette nette qui ne dépasse pas le double de l’excédent brut d’exploitation. Ce ratio traduit la capacité de l’entreprise à honorer ses créances et c'est donc un indicateur examiné de près par les investisseurs.

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