
La frontière turco syrienne, près de Deir Semaan (© Franck André)
"Environ 500 camions sont bloqués aux douanes syriennes", déplore un employé des douanes turques, au poste frontière turco-syrien de Cilvegozu. "Ils ne laissent passer que les chauffeurs qu'ils connaissent, seuls ceux qui parlent l'arabe sont autorisés à passer", affirme ce fonctionnaire.
Damas a suspendu un accord commercial avec la Turquie datant de 2004, après la décision d'Ankara, qui est un de ses principaux partenaires économiques, de se joindre à la Ligue arabe en imposant des sanctions contre le régime du président Bachar al-Assad, accusé d'une répression féroce des manifestations anti-gouvernementales.
Damas a suspendu un accord commercial avec la Turquie datant de 2004, après la décision d'Ankara, qui est un de ses principaux partenaires économiques, de se joindre à la Ligue arabe en imposant des sanctions contre le régime du président Bachar al-Assad, accusé d'une répression féroce des manifestations anti-gouvernementales.
«De nouveaux postes frontières avec l'Irak pourraient être ouverts»
La Turquie a ainsi gelé les échanges commerciaux et coupé les liens entre les banques centrales des deux pays. La Syrie a de son côté suspendu l'accord de libre échange, augmenté ses tarifs douaniers, et mis des entraves à la circulation des camions à ses frontières. "700 camions destinés au Proche Orient via la Syrie attendent depuis trois jours à la frontière" explique Ruhi Engin Ozmen, le président de l'Association des transporteurs internationaux, basée à Istanbul.
Selon lui, les autorités syriennes retardent les procédures d'entrée des camions turcs en prétextant des pannes d'ordinateur. À Cilvegozu, un camionneur turc affirme que les Syriens demandent des pots de vin pour passer la frontière.
300 à 400 camions chaque jour
Abdulkadir Cikmaz, de l'Association des exportateurs du sud-est anatolien, affirme que la tension entre les deux pays "menace gravement" l'économie régionale. "On ne peut plus expédier de marchandises vers les pays du Proche-Orient", affirme-t-il. Or la Syrie est une route importante pour ces échanges commerciaux. "Nous respectons les décisions de notre gouvernement, mais il faut se rendre compte que ce sont 300 à 400 camions qui passent normalement la frontière syrienne chaque jour, pour aller au Liban, en Jordanie ou en Arabie saoudite", explique-t-il.
Face au blocage de la frontière, le gouvernement turc commence à envisager des solutions de remplacement : il pourrait ouvrir de nouveaux postes frontières avec l'Irak, ou mettre en place des navettes maritimes entre le port turc de Mersin (sud) et Alexandrie, en Égypte.
Le 7 décembre, la Turquie a pris de nouvelles sanctions contre la Syrie, imposant une taxe de 30 % aux marchandises venant de ce pays.