Le coronavirus dope l'or, au plus haut en sept ans

L'or a atteint vendredi 6 mars son plus haut depuis sept ans, dopé par l'épidémie de coronavirus qui pousse les investisseurs à se délester d'actifs risqués pour accumuler du métal précieux.
L'or est monté à un nouveau plus haut, après celui atteint il y a dix jours, culminant à 1.690 dollars l'once, et prenant quelque 5 % sur la semaine. Cette envolée s'explique par "la nette baisse des marchés actions et des rendements obligataires provoquée par la propagation de l'épidémie en dehors de Chine", a souligné Carsten Fritsch, analyste pour Commerzbank.
Contrairement à la flambée de 2011, lorsque l'or avait atteint un sommet historique à plus de 1.900 dollars l'once avec la crise de la dette européenne, "il semble que le problème puisse être réglé relativement rapidement", a estimé Carlo Alberto De Casa, analyste pour ActivTrades, même si l'impact économique risque d'être important au premier semestre. Pour Lukman Otunuga, analyste chez FXTM, "le précieux métal a le potentiel de battre son record historique si l'épidémie de coronavirus accentue l'instabilité et crée une récession mondiale".
L'or a également bénéficié de la baisse du dollar, qui a perdu la semaine dernière près de 2,5 % face à un panier de devises (le "dollar index"). Le métal jaune, comme de nombreuses autres matières premières, est libellé en dollars et une baisse de celui-ci le rend moins onéreux pour les acheteurs utilisant d'autres devises. Sur le London Bullion Market, l'once d'or valait 1.655,13 dollars vendredi, contre 1.585,69 dollars le vendredi précédent à la clôture.

Le cuivre brinquebalé

Le cuivre a, quant à lui, démarré la semaine en hausse avant d'effacer ses gains, notamment ce vendredi. "Les métaux de base ont baissé avant le week-end, l'aversion au risque ayant balayé les marchés mondiaux et poussé les actions à la baisse", a expliqué Anna Stablum, analyste pour le courtier Marex Spectron. Avec la propagation de l'épidémie, de nombreux pans de l'économie tournent au ralenti et les prévisions de croissance pour 2020 ont été abaissées, notamment par l'OCDE qui s'attend désormais à une progression du PIB mondial de 2,4 % dans le meilleur des cas cette année, contre 2,9 % auparavant. Néanmoins, les mouvements de repli sont restés mesurés la semaine dernière, du fait de "l'anticipation d'un plan de relance chinois dans les jours à venir, qui a favorisé un environnement 'attentiste'" avec des volumes d'échanges faibles, a souligné Dee Perera, pour Marex Spectron. Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 5.636 dollars vendredi, contre 5.616 dollars le vendredi précédent à la clôture.

Le cacao pénalisé par l'épidémie

Le cacao, de son côté, a souffert la semaine dernière, perdant 3 % à Londres et 4 % à New York, après avoir atteint en février des niveaux plus vu depuis respectivement 2016 et 2017. "L'une des principales raisons est la diffusion rapide du coronavirus en Europe – la plus importante région, qui compte pour 35 % de la demande mondiale", a fait observer Carsten Fritsch, analyste pour Commerzbank. "La demande de cacao pourrait également être gênée par la récente hausse des prix pour les consommateurs", a-t-il ajouté. Le marché juge que celle-ci reste d'ailleurs "forte mais moins qu'avant", a renchéri Jack Scoville, analyste pour Price Futures Group. À Londres, la tonne de cacao pour livraison en juillet valait 1.876 livres sterling, contre 1.955 livres sterling le vendredi précédent. À New York, la tonne pour livraison en mai valait 2.564 dollars, contre 2.672 dollars sept jours plus tôt.

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