Le cuivre, l’or et le café reculent

Dans un contexte inflationniste émaillé par les craintes de récession, le cuivre, l’or et le café étaient orientés à la baisse la semaine dernière.
Les prix des métaux industriels, en particulier ceux du cuivre, ont reculé la semaine dernière, emportés par les craintes de récession mondiale, pendant que les fermetures en Chine continuaient de nuire à la croissance et à la demande du plus grand consommateur mondial de ces métaux.

Le LME Index, un indice qui intègre les prix de l'aluminium, du cuivre, du plomb, du nickel, de l'étain et du zinc échangés sur le London Metal Exchange (LME), affichait 3.994,80 points le 23 juin 2022, repassant sous la barre des 4.000 points pour la première fois depuis un an.

Le lendemain, le cuivre a touché son niveau le plus bas depuis février 2021, à 8.122,50 dollars la tonne sur le LME.
En fin d’échanges, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 8.378 dollars le 24 juin, contre 8.961,50 dollars le vendredi précédent à la clôture.

Le métal rouge a perdu près de 14 % depuis le début de l'année. Fortement utilisé dans l'industrie, notamment pour la confection de circuits électriques, le cuivre est connu pour refléter l'état de santé de l'économie mondiale.

Il est ainsi très sensible à un potentiel ralentissement de l'activité économique, en particulier en Chine, grande consommatrice de métaux de base. Or, la réouverture progressive de la Chine repose sur des bases fragiles, le pays étant la dernière grande économie mondiale à maintenir une stratégie zéro Covid.

Autre facteur de soulagement des cours : les salariés de l'entreprise publique chilienne Codelco, plus grand producteur de cuivre au monde, ont levé le 23 juin une grève entamée la veille pour s'opposer à la fermeture d'une fonderie dans une zone industrielle polluée, baptisée le "Tchernobyl chilien". La prolongation de cette grève "aurait pu entraîner une réduction de l'offre favorable aux prix", affirme Ole Hansen, analyste pour Saxobank.

L’or à la peine

L'or n’a pas réussi à se maintenir sur la semaine, lesté par l'inflation galopante qui ravive les craintes d'une Réserve fédérale américaine (Fed) plus encline à remonter ses taux.

Le 24 juin l’once d'or coûtait 1.827,71 dollars, contre 1.839,38 dollars sept jours plus tôt en fin d'échanges. Si l'or est perçu comme une valeur refuge, appréciée des investisseurs qui cherchent à se protéger de l'inflation, une politique monétaire plus stricte rend en revanche les obligations d'État plus rentables et plus attractives que le métal.

L'inflation atteignant des niveaux jamais vus depuis 40 ans des deux côtés de l'Atlantique, les banques centrales sont contraintes de continuer à relever les taux d'intérêt pour tenter de réduire la hausse des prix à la consommation, affirme Rupert Rowling, analyste chez Kinesis Money.

Le président de la Fed Jerome Powell est intervenu devant le Congrès, apparaissant déterminé à juguler l'inflation au risque de faire subir une récession à l'économie américaine. "C'est cette probabilité de nouvelles hausses significatives des taux d'intérêt qui a empêché l'or" de grimper, "la perspective d'un nouveau resserrement des banques centrales [réduisant] l'attrait de l'or sans rendement", explique Rupert Rowling.

Le café baisse

Les cours du café ont chuté dans la semaine, la faiblesse de l'offre ayant été rattrapée par l'inflation qui fait grimper les prix et diminuer la demande. Sur l'ICE Futures US de New York, la livre d'arabica pour livraison en juillet valait 222,75 cents le 24 juin, contre 227,40 cents sept jours auparavant.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en septembre valait 2.043 dollars contre 2.079 dollars il y a une semaine à la clôture. L'inflation, qui atteint des niveaux records des États-Unis à l'Europe, érode le pouvoir d'achat des consommateurs, se répercutant directement sur la demande de café.

"La demande de café en général est censée diminuer à mesure que la situation économique mondiale s'aggrave" et que les prix augmentent, explique Jack Scoville, analyste pour Price Futures Group. Cependant, les prix du café évoluent encore à des niveaux très hauts, selon l'analyste, ce qui illustre la faiblesse de l'offre.

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