Le décret qui va changer la desserte de la Corse

Le décret dont le projet a été présenté le 9 janvier aux salariés de la SNCM et de La Méridionale est susceptible d'affecter profondément la physionomie des dessertes entre la Corse et le continent. Ce texte, qui pourrait être officialisé au printemps 2014, imposera d'employer sous contrat de travail français les personnels navigants exerçant sur les liaisons régulières de courte distance entre ports français.
En cela, ce projet de décret "anti-dumping social" met directement en cause le modèle économique sur lequel Corsica Ferries fonde ses dessertes de l'île et qui est dénoncé de longue date par les salariés des deux compagnies délégataires du service public. L'armateur basé à Bastia navigue sous pavillon international italien et emploie des marins d'Europe de l'Est, depuis que le règlement européen sur la libéralisation du cabotage est entré en vigueur en 1999 sur la Méditerranée.

"Les conditions d'une concurrence loyale sont rétablies"

Faute d'avoir pu imposer le pavillon français premier registre sur les liaisons domestiques, la CGT a tout de même obtenu l'application pour tous les opérateurs du droit du travail hexagonal, ce qui constitue un événement majeur. Frédéric Alpozzo, le secrétaire général des marins CGT de la SNCM, a ainsi salué une décision "historique", que le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, avait qualifiée avant lui d'"unique en Europe".
Pour le syndicaliste, "les conditions d'une concurrence loyale sont rétablies. Cela permettra non seulement de développer l'activité économique de la SNCM et de La Méridionale, mais aussi d'améliorer les conditions de travail des salariés de Corsica Ferries. Ce décret va mettre un terme à la situation de concurrence actuelle, qui consiste en une guerre tarifaire et des surcapacités et qui est nuisible pour tout le monde". Selon Frédéric Alpozzo, cette avancée s'accompagne d'un renforcement des contrôles. En plus de l'engagement de l'État d'aider à finaliser la commande de deux navires neufs, le syndicat compte que l'harmonisation des règles de concurrence attire de nouveaux investisseurs et "permette la constitution d'un actionnariat durable avec le remplacement de Veolia".
De son côté, le directeur général de Corsica Ferries, Pierre Mattei, a réagi, assurant "déjà respecter les conventions collectives françaises" et regrettant "le dénigrement" dont la compagnie a fait l'objet pendant le conflit. "Si le décret n'est pas conforme à la loi européenne, on le fera vérifier", promet-il.

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