Le désaccord persiste autour du canal de Panama

L'Autorité du canal de Panama (ACP) a proposé mardi 7 janvier un investissement commun au consortium chargé de l'agrandissement de la voie interocéanique, qui juge l'engagement de l'ACP insuffisant pour régler le conflit qui oppose les deux entités au sujet d'un surcoût considérable des travaux.
L'autorité du canal de Panama et le consortium chargé des travaux sont toujours en désaccord. Au terme d'une seconde réunion mardi 7 janvier avec les dirigeants de l'ACP, les responsables du consortium international Groupe uni pour le canal (GUPC) ont proposé que l'autorité de l'infrastructure s'engage à verser "une avance de 400 millions de dollars" dans les travaux afin de "trouver une solution définitive" au conflit qui les oppose.

Une somme quatre fois supérieure

Une somme quatre fois supérieure à ce qu'avait proposé l'ACP après une première rencontre mardi. L'autorité proposait alors de garantir l'injection de 183 millions de dollars - dont 83 déjà provisionnés - pour les travaux dans les deux mois. En guise de contrepartie, elle avait demandé au GUPC de s'engager à verser de son côté "100 millions de dollars" dans les mêmes conditions. "S'ils n'acceptent pas la proposition et ne lèvent pas la menace de suspension des travaux, nous pourrons si nécessaire être conduits à rompre le contrat", avait alors menacé l'administrateur de l'ACP, Jorge Quijano. Ce dernier plaçait toutefois peu d'espoir dans le succès de cette proposition, reconnaissant que le consortium international était davantage favorable à une "solution de long terme". L'origine du conflit date du 30 décembre. Dans un courrier, le géant du BTP espagnol Sacyr, actionnaire majoritaire du GUPC, menaçait alors de suspendre le chantier dans un délai de 21 jours si l'ACP ne versait pas la somme de 1,6 milliard de dollars (environ 1,2 milliard d'euros) supposée couvrir les surcoûts du chantier. Le surcoût évoqué est considérable au vu du montant total du contrat remporté avec grand fracas en 2009 par le consortium. Une somme astronomique que GUPC attribue notamment à l"'inexactitude des informations fournies au consortium" par l'ACP.
Cette situation a conduit la ministre espagnole de l'Équipement, Ana Pastor, à se rendre d'urgence au Panama pour y mener une série de consultations lundi avec les deux entités et avec le président panaméen, Ricardo Martinelli. Selon l'ACP, les travaux ont souffert de ce désaccord. Jorge Quijano s'est inquiété d'une "baisse significative du rythme des travaux" depuis le 30 décembre. Selon lui, l'ouvrage évolue à "30 ou 40 %" du rythme auquel il devrait progresser. Le GUPC compte, outre Sacyr, l'entreprise italienne Impreglio, la belge Jan de Nul et la panaméenne Constructora Urbana comme actionnaires. Coordinateur du consortium, Paolo Moder avait répété samedi que "les travaux seraient suspendus" si aucun accord n'était trouvé, tout en affirmant être "ouvert au dialogue". Ces travaux pharaoniques, d'un montant total de 5,2 milliards de dollars, ont commencé en 2009 et devaient initialement se terminer en 2014 afin de coïncider avec le centenaire du canal. Mais leur achèvement a été repoussé à 2015 après un premier désaccord dès le début du chantier entre l'ACP et GUPC sur la qualité du ciment utilisé. L'essentiel de l'ouvrage porte sur la construction d'une nouvelle série d'écluses pour permettre le passage de navires transportant jusqu'à 12.000 conteneurs, plus du double de la charge actuelle autorisée. La construction de ces écluses est avancée à 65 % selon l'ACP, qui évalue également à 72 % l'évolution globale des travaux. Long de 80 km, le canal de Panama, par lequel transite 5 % du commerce maritime mondial, a été inauguré en 1914 et avait été rétrocédé par les États-Unis à Panama en 1999.

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