Comment concilier croissance des flux aériens liés au commerce en ligne transfrontalier avec les enjeux sûreté-sécurité du mode ? En conclusion du débat consacré aux défis du fret aérien à horizon 2020, Vladimir Zubkov, vice-président du groupe Volga-Dnepr, souligne "la nécessité d’une meilleure connectivité entre les opérateurs cargo ainsi qu’avec les douanes".
Sous l’effet de l’atomisation des acteurs, l’identification des risques est reposée, selon Sergio Mujica, et impose à ses yeux la mise en œuvre de nouveaux standards et outils de régulation reconnus par tous. En parallèle, le représentant de l’Organisation mondiale des douanes (OMD) promeut "la facilitation des échanges sécurisés" qui, à l’échelle de l’Europe, pourrait prendre forme au moyen du programme Placi (Pre-Loading Advance Cargo Information*). Prévu d’être mis en application entre 2018 et 2020, ce programme couvre l’ensemble des flux (general cargo, postal, express, etc.). Il est fondé sur une analyse du risque effectuée par l’autorité douanière du premier pays d’entrée du fret dans l’Union. Inspiré des dispositifs de ciblage des marchandises américain Acas et canadien Pact, Placi consiste à transmettre une série d’informations sur l’expédition de façon anticipée. L’enjeu pour tous les maillons de la chaîne aérienne : être capable de récupérer les données demandées dans les délais impartis 7j/7 H24, soit avant le chargement à bord de l’appareil, pour que les douanes puissent activer le cas échéant l’ordre "dont not load". La mise en œuvre de Placi suppose l’envoi séparé des données (multiple filing) aux automates de sûreté des douanes : des commissionnaires sur le fret et des compagnies sur les vols. Une autre condition est relevée pour concilier fluidité des échanges et sûreté-sécurité dans le fret aérien en Europe : l’application harmonisée au sein des États membres du nouveau Code des douanes de l’Union (CDU).
Surcapacité
Avec la filière pharma-santé, le commerce en ligne transfrontalier est présenté comme un relais de croissance dans une industrie cargo à la recherche d’un nouveau souffle. Autour de 2,3 % s’accordent l’Airport Council International (ACI) et l’Association du transport aérien international (Iata), la croissance mondiale s’est tassée en 2015 (+ 5 % en 2014 selon l'Iata). Si l’Asie-Pacifique et l’Amérique du Nord demeurent les deux plus grands marchés aéroportuaires mondiaux, les aéroports du Moyen-Orient enregistrent les plus fortes croissances. Dans le classement ACI 2015 à partir des tonnages traités, Dubaï, en 6e position mondiale, se développe de 4,5 % et Doha, à la 20e, de 49 % !
Surcapacité
Avec la filière pharma-santé, le commerce en ligne transfrontalier est présenté comme un relais de croissance dans une industrie cargo à la recherche d’un nouveau souffle. Autour de 2,3 % s’accordent l’Airport Council International (ACI) et l’Association du transport aérien international (Iata), la croissance mondiale s’est tassée en 2015 (+ 5 % en 2014 selon l'Iata). Si l’Asie-Pacifique et l’Amérique du Nord demeurent les deux plus grands marchés aéroportuaires mondiaux, les aéroports du Moyen-Orient enregistrent les plus fortes croissances. Dans le classement ACI 2015 à partir des tonnages traités, Dubaï, en 6e position mondiale, se développe de 4,5 % et Doha, à la 20e, de 49 % !
"En 2015, le chiffre d’affaires mondial du fret aérien s’est contracté de 15,8 % à 52,2 milliards de dollars"
Comparativement, Roissy-Charles-de-Gaulle, premier aéroport européen et 9e mondial, progresse de 0,2 % tandis que Francfort, au 10e rang, se contracte de 2,6 %. Exprimées en tonnes kilomètres, les données Iata confirment cette photographie. À elle seule, la zone Asie-Pacifique concentre 39 % du fret aérien mondial, en hausse de 2,3 % en 2015, contre 0,1 % chacun en Europe et en Amérique du Nord. Dans le même temps, le Moyen-Orient a bondi de 11,3 %. Illustrée par des taux de remplissage qui s’élèvent à, à peine, 43 % à l’issue du premier semestre 2016, la surcapacité dont souffre le secteur n’est donc pas homogène selon les régions mondiales notent les intervenants.
Répartition soutes/vols tout cargo
D’ici 2025, l’ACI estime que le trafic cargo aéroportuaire se développera de l’ordre de 2,4 % par an. Plus optimistes, Boeing et Airbus tablent sur une croissance annuelle moyenne de 4 %. S’agissant de la répartition soutes/avions tout cargo, le cabinet Seabury constate un équilibre. Hors transporteurs express toutefois, elle est désormais largement en faveur des soutes à hauteur de 70 à 80 % contre 20 à 30 % pour les vols tout cargo.
Sur l’ensemble du marché et sous l’effet du développement du trafic passagers, Airbus prévoit que les parts de marché des soutes vont augmenter pour atteindre 62 % d’ici 2035. Comparé enfin avec le transport maritime, le fret aérien pourrait encore perdre en importance tant en tonnage qu’en valeur. Aujourd’hui, le transport international de marchandises par la voie des airs représente 2 % des tonnages et 39 % des valeurs, selon Marco Bloemen de Seabury.
* Ex-programme Precise (Pre-loading Consignement for Security Entry)