Le fret avionné face au défi de la numérisation


Pour saisir les opportunités du e-commerce transfrontalier et face à la concurrence du maritime, la chaîne du fret aérien doit innover. Soutenue par des approches collaboratives, cette évolution passe notamment par la numérisation, la dématérialisation et l’automatisation des procédures. Un défi pour Roissy-CDG pour conserver sa place de leader en Europe.


La lettre de transport aérien électronique n’est utilisée que pour 45 % des flux mondiaux © Cargolux
La lettre de transport aérien électronique n’est utilisée que pour 45 % des flux mondiaux © Cargolux
"S’unir pour mieux travailler ensemble". Cette volonté est à l’origine d'Air Cargo France Association (ACFA).
Cette association a été créée par dix acteurs publics et privés, TLF Overseas, Douanes, DGAC, Préfet de Roissy, ADP, Air France Cargo, WFS, Sycaff (compagnies aériennes cargo), CIN France et Sodexi. Son lancement officiel a été célébré le 4 avril à Roissy-en-France à l’issue de son premier événement consacré à la numérisation du fret aérien.
L’occasion pour la place aéroportuaire parisienne d'analyser ses forces et faiblesses face au maritime et de se comparer à Francfort, son premier concurrent européen, sur la base d’une étude réalisée par Arthur D. Little.

Optimiser les transit-time porte-à-porte

Le fret aérien mondial a bondi de 9 % en 2017 mais le maritime a connu un développement plus soutenu au cours de la décennie avec une progression moyenne annuelle de 3,5 % contre 2,2 % pour l’aérien. "Au-delà du prix, le match entre les deux modes se joue sur les transit-times porte-à-porte et, notamment, sur les délais de traitement au sol", explique le consultant Mathieu Blondel. Une bataille où la dématérialisation et la numérisation des procédures deviennent stratégiques.

"L’aérien répond aux besoins du e-commerce transfrontalier"


"Depuis la crise de 2008 qui a failli mettre au tapis plusieurs armements, le maritime a transformé en profondeur son offre au prix de lourds investissements dans de nouvelles technologies numériques sur l'ensemble de ses maillons". Facilité par une concentration plus forte par rapport à un mode aérien plus fractionné, ce mouvement se poursuit comme en témoignent les travaux en cours dans la blockchain par plusieurs armements conteneurisés.

Opportunités et dangers liés au e-commerce

L'essor du e-commerce transfrontalier, qui ressort dans le trafic 2017, est un relais de croissance pour le fret avionné et ses prestataires. Mais il suppose que ses maillons investissent à leur tour massivement dans des outils numériques et la dématérialisation. "Au risque sinon de voir surgir de nouveaux acteurs", met en garde Mathieu Blondel. Ces nouveaux acteurs sont d’ailleurs déjà là, sous la forme de nouvelles plateformes numériques d’intermédiation et l'arrivée de web-marchands à l’image d’Amazon via sa compagnie cargo Prime Air.
À la fluidité documentaire et douanière, le traitement du e-commerce transfrontalier par les airs suppose aussi un renforcement des systèmes automatisés au sol pour gagner en efficacité et rapidité selon Arthur D. Little.

Booster l’e-freight

Parmi les pistes identifiées, le consultant relève le potentiel de la dématérialisation déjà engagée dans l’aérien par le biais des procédures e-freight. Sauf que pour l’heure la principale, autour de l’e-AWB (lettre de transport aérien dématérialisée), peine à s’imposer. "Elle n’est utilisée que pour 45 % des flux mondiaux alors que le bénéfice de la dématérialisation ne sera perceptible que lorsque son taux atteindra 85 % au minimum". Mathieu Blondel estime à 30 % voire plus selon les métiers, la réduction des coûts à la clé. Face à la fragmentation de la chaîne du fret aérien citée comme l’une des raisons de ce lent basculement, le consultant souligne la pertinence de l'ACFA et du Cargo Community System CIN France pour fédérer les acteurs autour de ces enjeux.

Francfort met les bouchées doubles

Pour illustrer néanmoins l’urgence pour la place aéroportuaire parisienne d’accélérer le mouvement, l'étude s’est penchée sur les travaux menés à Francfort. Selon le consultant, le general cargo recule à Roissy-CDG depuis une dizaine d’années même si son fret avionné, au global, se maintient grâce au hub de Fedex. "Sur la même période, le general cargo a progressé à Francfort où l'autorité aéroportuaire, Fraport, investit dans la numérisation au service de son écosystème cargo". Elle est à l’origine de la plateforme Fair@link et de programmes de formation à cet outil pour accélérer son déploiement. Ce CCS local "contribue à planifier les flux ainsi qu’à simplifier les procédures et le partage les données. En un an, la part du fret de Francfort qui l’utilise est passé de 25 à 60 %".

Érick Demangeon

Jeudi 5 Avril 2018



Lu 2066 fois



     

Entreprises | Infrastructures | Institutions | Transport multimodal | Transport maritime | Transport aérien | Transport routier | Transport fluvial | Transport ferroviaire | Transport express - Messagerie | Logistique - Supply Chain | Énergie | Matières premières - Négoce | Industrie | Services | International | Développement durable | Faits divers





Accès rapide




































 

Qu'est-ce que L'Antenne ?

Le site internet de L'Antenne est la première plateforme B2B française de services et d’actualité consacrée au secteur du transport et de la logistique. Quotidiennement nous traitons de l’actualité du fret maritime, aérien, routier, fluvial, ferroviaire et multimodal ainsi que de la logistique, de l'industrie, de l'énergie et des matières premières. Nous apportons aux professionnels des outils et services qui facilitent leur travail et aident à la prise de décisions. Chaque année, nous éditons des guides de référence dans le secteur : "Le Fret aérien pratique" et "Le Fret maritime pratique" en plus de notre guide pratique des Incoterms©. L'Antenne est aussi organisateur de salons sur les thématiques du transport multimodal de fret, de l’export et de la logistique.

Mentions ours

Design réalisé par Caroline BALDINI.

Plan du site

Syndication

L'Antenne est édité par SPI (SARL au capital de 1.000 euros)
R.C.S. 823 175 435. ISSN : 0395-8582
CPPAP : 0319T79480
Dépôt légal à parution
Associés : Info6tm (99 %) et Raisin blanc (1 %)
Siège social : SPI - Immeuble Valmy B - 137, quai de Valmy - 75010 Paris
Tél.  : 04.91.33.25.81 - Fax : 04.91.55.58.97
Site internet : www.lantenne.com   
Directeur de la publication : François Grandidier
Directrice générale : Raphaëlle Franklin
Publicité : Frank Revenaz (directeur commercial) 04.91.13.71.60
Philippe Scremin (commercial Paris/Normandie) 06.21.88.97.42
Abonnements : 01.40.05.23.15 – abonnements@info6tm.com    
Annonces maritimes : 04.91.33.83.02
Petites annonces : 04.91.13.71.60
Rédaction (redaction@lantenne.com) :
Vincent Calabrèse (rédacteur en chef) v.calabrese@lantenne.com,
Franck André f.andre@lantenne.com 
Graphisme : Pixel Images jm.tappert@groupe-atc.com
Imprimerie : Socosprint - 36, route des Archettes, 88000 Épinal