Le marketing portuaire se structure en France

L’un des objectifs du plan France Relance et de la Stratégie nationale portuaire est de renforcer l’attractivité du territoire et des ports français. "La France doit devenir la porte d’entrée de l’Europe et être le premier pays portuaire européen d’ici 2030. Cette ambition suppose de changer d’approche", a déclaré Annick Girardin le 22 septembre lors du lancement des 11e Assises Port du Futur à Paris.

La ministre de la Mer y a confirmé le cap fixé par l’État en faveur "d’une stratégie par axe et par façade maritime" illustrée en juin par la fusion des ports de Paris, Rouen et Le Havre au sein de Haropa Port. Les pouvoirs publics souhaitent décliner cette approche à l’axe Rhône-Saône désormais : "Une étude de faisabilité est lancée", indique la ministre.

Une "approche client"

L’une des finalités de cette stratégie par axe est de "renforcer l’attractivité et l’offre logistique de la France auprès des chargeurs et des compagnies maritimes. L’approche client est au cœur de notre projet maritime et industriel", témoigne Stéphane Raison, directeur général de Haropa Port. C’est dans cette optique que le complexe portuaire séquanien développe ses actions commerciales. Celles-ci ont été mise en avant lors de la conférence des Assises consacrée au marketing portuaire. "Ces actions sont à l’origine de trois projets d’implantation récents : Ikea à Limay-Porcheville, Goodman et ses clients Stef, DB Schenker et Ceva Logistics à Gennevilliers, ainsi que JJA sur le Parc logistique du Pont de Normandie 3 au Havre", se félicite Nathalie Wagner, cheffe du service marketing et solutions clients de Haropa Port.

Écosystèmes portuaires et régionaux

Pour Philippe Stefanini, le marketing portuaire "est au service des ports et de leur territoire". Le directeur général de Provence Promotion insiste "sur le travail collectif entre le port, sa communauté, les collectivités et les acteurs économiques locaux".
En Provence-Alpes Côte d'Azur, ce travail a démontré sa pertinence, assure-t-il, en citant pour preuves "le projet d’usine de recyclage de plastiques porté par QCP sur le port d’Arles" et "le projet de production de silice HDS à Fos par Quechen Silicon Chemical". Dans ce dossier, "Fos était en concurrence avec vingt-trois sites. Les phases d’études de ce projet ont repris après avoir été retardées par la crise sanitaire". L’ouverture de l’usine est prévue d’ici une trentaine de mois.

Synergies avec les initiatives nationales

Cette approche collective est aussi défendue par Daniel Deschodt : "C’est la mission de la fédération Norlink qui rassemble les ports de Dunkerque, Calais, Boulogne-sur-Mer et Lille ainsi que les opérateurs et gestionnaires de plateformes multimodales et les CCI". Le directeur commercial du Grand Port maritime de Dunkerque encourage aussi ses confrères à promouvoir leurs offres dans des programmes nationaux tels que Choose France. Ce dernier propose des sites industriels clé en main où toutes les procédures administratives d’urbanisme et environnementales ont été anticipées. "Les investisseurs peuvent ainsi s’y implanter rapidement. Un terrain de 150 hectares a été labellisé par Choose France sur le port de Dunkerque", précise Daniel Deschodt.
Pour présenter leurs atouts, les ports français peuvent enfin compter sur Business France Invest, dont la mission est d’identifier les investisseurs étrangers et de les inciter à s’implanter en France.
Érick Demangeon

"La France doit devenir la porte d’entrée de l’Europe"