
© Franck ANDRÉ
Le 30 mars, le tribunal de commerce de Brest a choisi le repreneur des chantiers navals Sobrena. "Damen offre les meilleures garanties", a-t-il estimé dans ses attendus. L'activité de réparation navale est ainsi maintenue à Brest par le repreneur qui conserve la totalité des 210 salariés. Près de 80 % des employés de la Sobrena (société bretonne de réparation navale) s'étaient prononcés en faveur d'une reprise par le groupe basé à Gorinchem en Hollande bien que celui-ci ait annoncé faire appel à de la main d'œuvre étrangère pour répondre à la charge de travail.
"Ils n'auront pas le chantier à n'importe quel prix"
"On savait à 99 % que c'était Damen qui allait passer. À partir de lundi, le nouveau directeur verra l'ensemble du personnel", a déclaré, soulagé et satisfait, le délégué CFE/CGE Éric Landuré. La reprise du travail va se faire progressivement selon le syndicaliste qui espère la venue d'un bateau dans les jours à venir et compte sur le "dynamisme" du service commercial de Damen pour maintenir la charge de travail du chantier brestois.
"Les accords d'entreprise vont être rediscutés. Ils veulent le chantier mais ils ne l'auront pas à n'importe quel prix (...) on ne va pas bosser pour rien du tout, ils le savent bien", a prévenu le délégué syndical CGT Thierry Beuzet. Trois industriels, l'Américain Gibdock qui ne reprenait que 175 salariés, Damen Shipyards Group et le Français Eiffage qui avait soumis la reprise de la Sobrena à l'appel d'offre sur l'éolien offshore, étaient en lice pour la reprise de la Sobrena, numéro 1 de la réparation navale en France. Estimant que le choix par le gouvernement du constructeur des éoliennes ne se ferait pas avant mai, le tribunal a écarté la proposition de reprise de Eiffage lors de la présentation des dossiers de candidature en février dernier.
Un outil de choix
Avec un chiffre d'affaires de 50 millions d'euros mais un résultat net en chute libre depuis 2009 et une trésorerie désormais à sec, l'entreprise, spécialisée dans l'entretien et la réparation de tous types de navires de commerce, était au bord du dépôt de bilan. Le PDG de la Sobrena (à l'époque 240 personnes), François Meunier, du groupe industriel naval Meunier, avait envisagé un dépôt de bilan en raison d'un carnet de commandes vide. La société créée en 1987 fait travailler un nombre important de sous-traitants. Au total, la réparation navale représente environ 700 emplois directs à Brest. La Sobrena dispose dans le port de Brest de deux formes de radoub, dont une pouvant accueillir des navires de 500.000 tonnes, la seule en état de fonctionnement dans l'Hexagone. Ses concurrents directs se trouvent notamment en Pologne ou en Espagne.