Le nickel à l'épreuve et l'or en reprise

L'or, qui avait débuté la deuxième semaine du mois de mars en baisse, s'est ressaisi en fin de semaine pour atteindre un sommet à plus de 1.860 dollars. Une remontée soutenue par la faiblesse du dollar.
Le cours de l'or s'est envolé le vendredi 10 mars après un rapport sur l'emploi américain qui, malgré des créations importantes, a fait état d'une hausse moins marquée que prévu du salaire horaire moyen. Une évolution qui a conduit les investisseurs à revoir à la baisse leurs paris sur les futures hausses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed), ce qui pèse sur le dollar.
Par ricochet, comme le dollar est la devise de référence du marché aurifère, les investisseurs utilisant d'autres devises multiplient les achats à bon compte.
Par ailleurs, "la valeur refuge a profité des déboires des banques américaines", estime Rupert Rowling, analyste chez Kinesis Money.

L'impact de la Silicon Valley Bank en faillite

En annonçant être à la recherche urgente de liquidité, la Silicon Valley Bank (SVB) a provoqué un mouvement de ventes paniques sur le secteur financier. La faillite de cette institution bancaire l'a mis sous pression.
Par ailleurs, l'or pourrait continuer de se démarquer "si les banques centrales continuent leurs achats", remarque Han Tan, analyste chez Exinity.
Les instituts monétaires multiplient ces derniers mois leurs achats de métal jaune, à la fois pour lutter contre l'inflation et pour se diversifier du dollar.
Le cours du nickel a baissé la semaine dernière sur le London Metal Exchange (LME), l'enthousiasme des investisseurs au début de l'année sur une forte reprise de la demande chinoise après la fin des restrictions sanitaire ayant été mis à mal par un objectif de croissance prudent du pays.

Un nickel terni

Le prix du nickel a chuté de plus de 20 % depuis le début de l'année, principalement "en raison d'un manque d'optimisme quant aux perspectives de la demande chinoise", explique Thu Lan Nguyen, analyste chez Commerzbank.
La force de la reprise attendue de la demande en Chine, grand pays consommateur de métaux industriels, a été mise à mal après que ses dirigeants ont annoncé un objectif de croissance modeste de 5 % pour 2023, l'un des plus bas depuis des décennies.
Cette annonce "a réduit les attentes de mesures de relance supplémentaires pour accélérer la reprise économique", avance Ole Hansen, analyste chez Saxobank.
Commerzbank s'attend cependant à "un renversement de tendance dès que l'économie chinoise se redressera sensiblement au deuxième trimestre".
Thu Lan Nguyen rappelle également que les risques d'approvisionnement en nickel sont loin d'être écartés, la Russie étant un important fournisseur.
"Certains observateurs du marché craignent donc que Moscou ne restreigne les exportations de ce métal en réponse aux sanctions occidentales", ou oriente davantage son commerce vers l'Asie, au détriment de l'Europe et des États-Unis.
L'analyste relève aussi qu'un an après les troubles survenus dans les échanges de nickel au LME, "la réputation de la Bourse des métaux de Londres reste ternie, comme en témoigne la baisse considérable des volumes échangés", en chute de 28 % l'an dernier par rapport à l'année précédente.
Sur le LME, la tonne de nickel pour livraison dans trois mois s'échangeait à presque 2 dollars de moins en fin de semaine, soit son niveau le plus bas depuis le mois de novembre.

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