Le patron de SNCF Réseau "favorable" à une reprise de sa dette par l'État

Le président de SNCF Réseau, Patrick Jeantet, a déclaré être "évidemment favorable" à une reprise "totale ou partielle" de sa dette par l'État, alors que le gouvernement a commandé pour janvier un rapport comprenant des propositions sur ce sujet.
"Nous sommes évidemment favorables, en tout cas je suis favorable, à ce qu'il y ait une reprise totale ou partielle de la dette", a déclaré Patrick Jeantet jeudi 9 novembre lors d'une audition devant la commission des affaires européennes de l'Assemblée nationale. SNCF Réseau, gestionnaire du réseau ferré français, est plombé par une dette abyssale, qui ne cesse de se creuser et atteignait 46,1 milliards d'euros fin juin. L'entreprise publique est prise dans un cercle vicieux : "On emprunte aux mêmes taux d'intérêts que l'État", mais "malgré ces taux bas on a 1,3 milliard d'euros de frais financiers" par an, a expliqué le dirigeant.
Le précédent gouvernement avait refusé en septembre 2016 de reprendre cette dette à son compte, pour ne pas alourdir le déficit public. Depuis, l'endettement de SNCF Réseau s'est creusé de 2 milliards d'euros. "Chaque année se pose la question : est-ce qu'une partie de cette dette ne serait pas indirectement reconsolidée dans la dette d'État ?", a ajouté Patrick Jeantet.
Le sujet fait partie de la mission que le nouvel exécutif a confié en septembre à Jean-Cyril Spinetta, ancien patron d'Air France-KLM, chargé de proposer des pistes de "refondation du modèle ferroviaire" français, y compris "sur les modalités de la prise en charge et de remboursement de la dette de SNCF Réseau".
Un allègement de ce fardeau serait aussi une compensation aux économies imposées dans le cadre du "contrat de performance" signé avec l'État, qui prévoit une réduction des coûts de 1,2 milliard d'euros en dix ans. "Nous sommes engagés à faire de la productivité", a souligné Patrick Jeantet.
"Si on veut stabiliser le modèle financier de l'ensemble du système ferroviaire français, ce problème de la dette devra être résolu un jour ou l'autre", a-t-il insisté.
Un avis partagé par la ministre des Transports, Élisabeth Borne, qui affirmait en juillet que "l'évolution de cette dette est extrêmement préoccupante" et jugeait nécessaire que le gouvernement "s'attaque à ce sujet".

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