Le port de Lyon à la croisée d’une transition énergétique et urbaine

C’est au milieu de conteneurs que le port de Lyon a fêté ses 80 ans en présence de la ministre chargée des Transports, Élisabeth Borne, qui a plaidé pour une "meilleure synergie entre les ports intérieurs et maritimes".
Mis en service en 1938, le "port de mer" lyonnais, selon l’expression d’Édouard Herriot, alors maire de Lyon et cofondateur de cet équipement avec Léon Perrier de la Compagnie nationale du Rhône (CNR), s’est imposé au fil des décennies comme le premier port industriel sur le Rhône. Plus de 12 millions de tonnes de marchandises ont transité par ce site logistique en 2017. Doté de quatre darses, de 23 km de voie ferrée, de 11 km de routes intérieures, de deux terminaux à conteneurs et d’un oléoduc d’hydrocarbures raffinés relié directement à Fos-sur-Mer, le port de Lyon accueille annuellement 700 bateaux, 1.680 trains et quotidiennement 3.500 camions.
Parmi ses projets à court terme, la construction d’un second portique afin de répondre à la hausse du trafic de conteneurs sur le Rhône et l’aménagement d’un hôtel logistique urbain de 40.000 m2. "L’objectif de ce vaste entrepôt connecté est de rendre la desserte de Lyon plus propre et plus durable en mutualisant la manutention des marchandises et en optimisant les flux de distribution au cœur de la métropole via le recours à des véhicules propres électriques", explique Pierre Meffre, directeur Valorisation Portuaire et Missions d'intérêt général à CNR. Déjà en 2017, l’électrification du faisceau ferroviaire a contribué à améliorer la desserte ferroviaire du port. Autre projet "durable", l’ouverture en 2019 d’un "quai des énergies", une station multi-énergies vertes qui permettra le rechargement en carburant alternatif (hydrogène, électricité, gaz naturel compressé) de poids lourds et véhicules légers, 24 heures sur 24.

Une double nature industrielle et urbaine

Une réflexion a aussi été engagée sous l’égide de l’État sur un schéma directeur à horizons 2030 et 2050, en concertation avec la région, la métropole de Lyon, les villes de Lyon et de Saint-Fons, Vois navigables de France et CNR.
Le port de Lyon, qui n’est plus isolé en périphérie de la ville et s’est rapproché du quartier de Gerland ces dernières décennies, fait face à un triple défi énergétique, économique et urbain. Il "doit opérer une mutation et devenir le port des énergies nouvelles et le port pleinement intégré à la ville, ouvert à ses habitants", estimait le préfet de région, Stéphane Bouillon, avant sa nomination comme directeur de cabinet du nouveau ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner. Une double ambition que reprend à son compte la maire du septième arrondissement, Myriam Picot : "Il faut que Gerland reste un lieu de développement économique et que le port trouve sa place dans la ville", souligne l’élue. L’urbaniste Alain Marguerit s’interroge néanmoins sur la présence des dépôts d’hydrocarbures dont le périmètre de sécurité peut être un frein au développement résidentiel.

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