Le port de Marseille futur hub mondial des données numériques

Interxion, l'un des principaux fournisseurs européens de services de data centers, a choisi le port de Marseille pour étendre ses capacités et notamment l'ancienne base sous-marine allemande pour installer son nouveau centre de transit des télécommunications.
Marseille est l'une des portes méditerranéennes de l'Europe pour les trafics maritimes et aériens de fret et de passagers. Mais ce constat vaut aussi, si ce n'est plus encore, pour les données.
La société française Interxion, qui gère déjà un data center à Marseille pour les grands utilisateurs de télécommunications, a signé un contrat avec le Grand Port maritime de Marseille-Fos pour utiliser trois bâtiments historiques situés sur l'emprise portuaire afin d'étendre significativement ses capacités.
Le fournisseur de services de ces "aéroports" de données transformera en hubs télécom les deux hangars du site de Fouré Lagadec (réparation navale et maintenance industrielle), inutilisés depuis 1995, ainsi que la base sous-marine contiguë. Ce bâtiment atypique construit en vain par l'armée allemande pendant la Seconde Guerre mondiale n'a jamais accueilli de véritable activité maritime. L'accord vaut pour une durée de 49 ans et prévoit une réhabilitation spectaculaire des trois édifices sur deux sites offrant une surface totale de 17.000 m2 (8.000 pour les anciens ateliers et 9.000 pour le "blockhaus"), une superficie presque impossible à trouver en ville et difficile à valoriser pour le port. Le site MRS1 du quartier de La Villette sera ainsi complété par un MRS2 et un MRS3, le tout pour 180 à 200 millions d'euros d'investissement prévus. Une petite partie de MRS2 est déjà opérationnelle. La mise en service de la totalité des deux sites est annoncée pour 2018.

Nœud de transit de niveau mondial

Malgré le développement des satellites, le câble sous-marin reste le principal mode de transmission des télécommunications (80 % des échanges). Dans ce domaine comme pour le transport maritime, l'enjeu est de massifier les flux entre les principaux centres puis de les éclater au moyen de lignes secondaires.
Depuis vingt ans, Marseille est le principal lieu d'interconnexion de ces autoroutes reliant l'Europe au Moyen-Orient et à l'Afrique. "La pose de câbles est dix fois moins coûteuse sous la mer que sous la terre", explique Fabrice Coquio, président d’Interxion France, dont les data centers hébergent les infrastructures informatiques physiques de ses clients.
Pour les opérateurs, il s'agit donc de tirer ces câbles sous-marins au plus près des grandes zones d'utilisation. Dans la mesure où "80 % des besoins en télécommunications de l'Europe émanent de Francfort, Londres, Amsterdam et Paris", la situation marseillaise est idéale pour connecter ces zones aux câbles immergés sous la Méditerranée. Marseille a été branché en juillet dernier à l'AAE1, nouveau câble sous-marin de dernière génération Asie-Afrique-Europe, le 13e relié à la ville.

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