Le port de Marseille impose le ralentissement des navires lors des pics de pollution

Depuis le 28 juin, tous les navires de commerce entrant dans les bassins Est de Marseille doivent ralentir leur vitesse de 2 nœuds, une première en France. Ce dispositif ponctuel vient compléter une série d’investissements destinés à généraliser le courant de quai pour les navires à passagers et accélérer son déploiement sur les bassins Est d’ici 2025.
À situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle. Avec des températures qui flirtent avec les 40 °C, la qualité de l’air s’est dégradée dans les Bouches-du-Rhône. Depuis le 27 juin, le préfet a mis en place la circulation différenciée dans le centre-ville (zones à faibles émissions).
Une situation qui a soulevé un tollé parmi la population qui, sur les réseaux sociaux, a pointé du doigt les navires du port de Marseille et leurs panaches de fumées.
Histoire de faire monter un peu plus la température des esprits déjà bien échauffés, la sénatrice Samia Ghali a demandé dans un courrier au préfet Dartout "d’interdire les escales des navires au fuel lourd" dans la Cité phocéenne et de ne tolérer que ceux "bénéficiant de branchement électrique à quai".
Dans un contexte de stigmatisation du maritime, le port a annoncé le 28 juin des mesures visant à réduire la vitesse des navires dans les bassins Est.
À la prise du navire par le pilote, la vitesse maximale est ainsi de 10 nœuds et de 8 nœuds après le franchissement des passes Nord et Sud. Cette mesure inédite en France a été prise par le directeur du port en concertation avec le préfet dans le cadre de l’activation du niveau 4 du plan canicule.
"Deux nœuds de différence, c’est un tiers de pollution en moins. Nous ne sommes pas du genre à réagir à des pressions mais nous agissons dans la rationalité", assure le président du Conseil de surveillance du Grand Port maritime de Marseille-Fos (GPMM), Jean-Marc Forneri, à l’aune de son second mandat. Cette décision devrait durer jusqu’à ce qu’Hervé Martel, investi des pouvoirs de police portuaire, décide de relever la vitesse.

"Accélération des investissements dans le courant de quai"

De son côté la compagnie MSC Croisières a pris l’initiative de passer au fuel désulfurisé à 0,1 %  (au lieu de 3,5 %) pour les navires de croisière dès la montée du pilote à bord.
Outre ces mesures conjoncturelles, le Conseil de surveillance du port de Marseille-Fos a validé ce 28 juin de nouveaux investissements pour généraliser le courant de quai pour les installations recevant des passagers.
"Dans une première phase d’un coût de 20 millions d’euros, nous allons étendre la connexion électrique des ferries de la Corse, raccorder en 2021 le Cap Janet, où seront transférées les activités Maghreb, puis les petites formes de réparation navale", a précisé Hervé Martel.
Une seconde phase d’investissements portera sur l’équipement en courant de quai de un à deux postes croisières en 60 Hz et 12 MW. Aujourd’hui, le port – qui achète 100 % de son électricité verte à Enedis – entend devenir à terme producteur d’énergie en installant des panneaux photovoltaïques de 8 à 10 MW.

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