
Le développement des terminaux de Maasvlakte 2 devrait soutenir la reprise de la croissance du conteneur © Port of Rotterdam
Le trafic du port de Rotterdam a marqué le pas au cours des neuf premiers mois de l'année. Comparé à la même période, qui avait été exceptionnelle, les volumes traités sont en repli de 1,9 %, soit 344,66 millions de tonnes. Le déclin a touché presque toutes les catégories de fret mais a été particulièrement sensible dans les vracs secs, entraînés par le charbon et le minerai de fer.
Pour autant, le directeur de l'autorité portuaire, Allard Castelein, espère encore s'approcher, sur l'ensemble de l'année, du record de 2015 (466 Mt), obtenu grâce à une croissance de annuelle de 4,9 %.
Seul le roulier progresse
L'activité conteneurisée du premier port d'Europe a reculé de 0,4 % en nombre d'unités, soit 9,27 millions d'EVP et de 1,2 % en tonnage, à 94,77 Mt. La tendance baissière du premier semestre, qui se traduisait par une décrue de 2,3 % en EVP, s'est donc inversée.
"Les redéploiements de flottes des nouvelles alliances, nous sont favorables"
Le port s'attend à ce que cette dynamique perdure jusqu'à la fin de l'année, notamment sous l'effet des "redéploiements de flottes adoptés par les nouvelles alliances maritimes, qui sont favorables à Rotterdam, et des développement à venir des terminaux de Maasvlakte 2". Sa direction estime que l'interruption des services opérés par Hanjin a occasionné la perte de 30.000 EVP mais ne s'attend pas à davantage de conséquences pour son trafic.
Toujours sur le segment des marchandises diverses, "l'impact du Brexit ne se fait pas encore ressentir sur les volumes ro-ro", commente l'autorité portuaire. Ce trafic a même augmenté de 1,1 % (16,82 Mt) au cours des neuf premiers mois et "plusieurs opérateurs de ferry ont annoncé le développement de leurs services avec le Royaume-Uni, le Portugal et l'Espagne.
Le fret conventionnel a vu son volume diminuer de 2 %, à 4,2 Mt, avec parmi les satisfactions les billettes d'aciers et les pylônes d'éoliennes destinées aux fermes offshore de la mer du Nord. Dans l'ensemble, les marchandises diverses ont perdu 0,9 %, pour atteindre 115,82 Mt.
Contexte défavorable pour les vracs
La raison principale de la baisse du trafic de Rotterdam est la chute de 7,8 % des vracs secs, qui ont totalisé 60,3 Mt de janvier à septembre. Les minerais de fer et ferraille ont diminué de 8,5 % (23,28 Mt), ce que le port explique par la pression subie par l'industrie sidérurgique allemande face au dumping chinois. La situation a justifié la mise en maintenance des hauts fourneaux de Dillingen et Voestalpine. Corollaire de cette industrie, le charbon a lui aussi subi les conséquences de la baisse du marché : son trafic a chuté de 10,3 %, pour atteindre 20,43 Mt. L'augmentation de la part des énergies renouvelables dans la région et la réduction des stocks sont aussi passées par là.
Sur ce segment, le port de Rotterdam estime être en ligne avec ses prévisions et dans la tendance de l'ensemble des ports du range Hambourg-Le Havre, où il situe à 15 % la baisse moyenne des volumes de vracs solides, principalement à cause de la crise de l'acier.
S'agissant des vracs liquides, premier segment du port de la Meuse, leur trafic a légèrement diminué, de 0,4 %, à 168,56 Mt. Le volume de pétrole brut a reculé de 1,6 %, ce que le port explique par l'amincissement des marges des raffineries comparé à l'année dernière. Les produits raffinés ont fait preuve de stabilité (+ 0,2 %, 67,4 Mt), le gazole, l'essence, le kérosène et le naphta ayant compensé la baisse des importations de fioul russe. Le LNG a, lui, subi les conséquences d'un "marché de réexportation défavorable" (- 23,9 %, 1,33 Mt), tandis que les autres vracs liquides ont cumulé une progression de 3,6 %, soit 23,6 Mt.