Le port de Strasbourg à la rencontre de Marseille

Via Marseille Fos a présenté ses atouts à la communauté portuaire strasbourgeoise, en insistant sur sa capacité à offrir des alternatives à la mer du Nord plus larges que la seule desserte du Maghreb.
La route de la Méditerranée fonctionne, et bien. Le port de Marseille-Fos a délivré en filigrane ce message à une centaine d’acteurs de la zone portuaire de Strasbourg, auquel il s’est présenté lundi 4 février. Consciente de mener son opération séduction dans l'hinterland naturel de la mer du Nord, sa délégation a mis l’accent sur divers atouts en comparaison d’Anvers et Rotterdam. "La congestion dans le report modal, nous ne la connaissons pas", a d’emblée souligné Christine Cabau-Woehrel, la présidente du directoire du Grand Port maritime de Marseille (GPMM), relevant que "nous regagnons des parts de marché, dans un environnement concurrentiel très compétitif". Les transit-time "effectifs", calculés à partir du déchargement du bateau jusqu’à l’Alsace, supportent aisément la comparaison vers Anvers pour de nombreuses destinations. L’autre message implicite, en effet, visait à ne pas réduire Marseille à la desserte du Maghreb, pour regarder vers le Proche-Orient et au-delà. Ainsi, Haïfa et Istanbul s’atteignent en dix jours. Avec la Turquie par exemple, la ligne est surtout utilisée à l’export, "or l’import représente un important potentiel à exploiter", relève Fatiha Jaureguy, directrice commerciale du GPMM.

L’atout de l’empreinte carbone

L’infrastructure méditerranéenne peut sortir une autre carte dans son jeu, moins attendue mais d’importance croissante parmi les chargeurs, selon elle : celle de l’environnement. "Un conteneur chinois qui passe par la Méditerranée présente une moindre empreinte carbone", annonce Christine Cabau-Woehrel. L’écocalculateur du port évalue le gain à 25 % pour une liaison Shanghai-Strasbourg par rapport à un itinéraire par la mer du Nord.
Dans ce contexte, et en l’absence de possibilité par la voie d’eau à grand gabarit, la relation par voie ferrée entre la Méditerranée et Strasbourg se porte bien. Naviland Cargo, son opérateur, a consolidé la cadence d’une navette par jour pour une durée de parcours, à partir de la sortie navire, de 38 heures dans le sens export et 39 heures en import au départ ou à destination du Fos-sur-Mer.

Convention de partenariat

Quant à l’interrogation sur la "fiabilité sociale" présente dans toutes les têtes strasbourgeoises, les représentants de Marseille-Fos se sont appliqués à la lever. Avec l’appui du témoignage d’un chargeur alsacien, l’entreprise de travaux publics Keller Fondations qui a fait du port méditerranéen français son tremplin vers le Maghreb, les Antilles et l’Afrique francophone. "Autant le sujet a constitué longtemps un problème, autant cela se passe beaucoup mieux depuis cinq à six ans", a relevé Régis Leclerc, son responsable transports.
La volonté d’intensifier les relations d’affaires entre Marseille-Fos et Strasbourg s’est gravée, lundi soir, dans le marbre d’une convention de partenariat sur le multimodal, des événements communs de promotion et la recherche-innovation. "Nous avons tout intérêt à travailler ensemble pour anticiper le glissement des routes maritimes vers le Nord", a souligné Catherine Trautmann, président du Port autonome de Strasbourg.

Transport maritime

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15