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Lyon a la chance de disposer de 184 hectares de port à la confluence du Rhône et de la Saône. Cette plate-forme multimodale bénéficie de 7 kilomètres de quais, de 4 darses, de 23 kilomètres de voies ferrées, d’un pipeline relié à Fos (2,6 millions de tonnes par an) et de 11 kilomètres de routes. Ces différents modes de transport enregistrent un flux de trafic de plus de 10,8 millions de tonnes par an. Ce sont 1.000 bateaux, 2.200 trains par an et 2.000 camions par jour qui transitent par ce port dont les atouts pourraient permettre une belle progression. Le nouveau faisceau ferroviaire de treize voies d’accueil et de triage dont deux pour trains longs a contribué au redémarrage du trafic par fer. Cependant, la connexion au réseau ferré national pose encore des problèmes à résoudre.
"Lyon-Terminal, véritable maillon de la supply chain maritime"
"Nous sommes des facilitateurs", observe Philippe Magherini, le directeur du port, chargé de développer les secteurs d’activités et les services. Sur les 6,3 millions de tonnes Route, 4,3 millions de tonnes ont été traitées en pré et post-acheminement pour une opération de transport multimodal et 2 millions de tonnes en route-route. Le trafic fer a concerné 379.000 tonnes manutentionnées au PLEH et 2 millions de marchandises fer ont transité sur le port. "Il est normal qu’il y ait des camions sur un port mais c’est la distance qu’ils parcourent avant et après qu’il faudrait examiner", a lancé un professionnel.
Lyon-Terminal, filiale de la CNR, et spécialiste de la logistique conteneurisée par voie fluviale et ferrée a manutentionné 190.000 EVP en 2011. Elle agit sur ses deux terminaux dont le T2 ouvert en 2006 pour anticiper Fos 2XL. "Lyon-Terminal n’est pas qu’un simple manutentionnaire mais un véritable maillon de la supply chain maritime", a insisté Samira Bacha avant d’indiquer que, sur les cinq premiers mois de 2012, la manutention a augmenté de 5 %. Elle aurait pu être plus forte encore sans un problème de double escale à Fos. L’objectif des professionnels est que le chargement des conteneurs sur les barges arrive à la troisième hauteur, niveau où la marge se fait. Lyon-Terminal a réalisé 3 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2011 et vise les 3,5 millions cette année. Ce prestataire veut proposer plus de services pour attirer et retenir ses clients. L’interconnexion directe via le logiciel communautaire AP+ évite l’attente de la validation des douanes, la traçabilité des conteneurs est possible sur tout le parcours, le logiciel Autostore permet d’anticiper les opérations en amont et les stratégies de stockage, et l’échange de données informatiques facilite la communication avec les clients de système à système. Tout ceci a pour but de fluidifier, de massifier et d’accélérer les opérations. Lyon-Terminal a bon espoir d’être certifié Opération économique agréé fin 2012. "Cette certification est demandée par nos clients, elle nous a permis, en interne, de tout remettre à plat et de nous améliorer", remarque Grégory Quéniat, responsable organisation SI de Lyon-Terminal.
Dans quelques mois, Philippe Magherini rejoindra le siège de la Compagnie nationale du Rhône. La CNR bénéficie d’une concession jusqu’au 31 décembre 2023. Et après ? M. Magherini justement devra se pencher sur l’avenir de la compagnie.