
Jean-Luc Chauvin © VJC
L'entrée en application de la réforme du 4 juillet 2008 et le retour de la paix sociale sur les quais du port de Marseille-Fos ne semblent pas être deux avancées suffisantes pour rassurer Jean-Luc Chauvin, le président de l'UPE 13. Il rappelle que les prévisions du FMI (qui a annoncé récemment que la croissance française ne devrait pas dépasser 0,4 % en 2013) restent moroses et que "les dernières annonces du gouvernement dans le cadre de la nouvelle loi de finances portent un coup d'arrêt brutal sur les projets des entreprises". Du côté des salariés, il reproche au gouvernement la suppression de l'exonération des charges sur les heures supplémentaires.
"La réforme portuaire nous a mis à pied d'égalité avec tous nos concurrents"
"L'État matraque les entreprises et les citoyens. Il y a donc des doutes qui planent", ajoute-t-il.
Selon lui, la morosité de la conjoncture internationale va avoir "une incidence sur les volumes transportés et donc sur l'activité portuaire". Abordant le sujet de la crise du raffinage en Europe, il juge que "Marseille-Fos, qui est un port généraliste, va devoir gagner sur les autres métiers". Il souligne : "Je vois d'un très bon œil l'avenir de la Forme 10. De plus, nous avons de grandes capacités dans le secteur du conteneur avec Fos 2XL. La réforme portuaire nous a mis à pied d'égalité avec tous nos concurrents". Faisant allusion à Fos-Distriport, il rappelle : "Nous avons des compétences en matière de logistique". Il souhaite à son tour l'amélioration des infrastructures terrestres à Fos afin d'anticiper la croissance du trafic. Selon lui, la création du canal du fond de darse à Fos est "indispensable". Il juge que les terrains disponibles dans les bassins Ouest sont un atout.
Charte : "Nous ne la signerons pas s'il s'agit de vœux pieux"
Abordant le sujet de la "charte ville-port", le président de l'UPE 13 confie avoir rencontré dernièrement le président du directoire du GPMM, Jean-Claude Terrier, et mis le sujet sur la table. Suite à cette réunion, il déclare : "Cette charte a perdu de son sens. Nous ne la signerons pas s'il s'agit de vœux pieux. Si les engagements ne sont pas datés et chiffrés, elle ne sera pas signée en l'état". Il ajoute : "Elle doit tenir compte des clients du port et des citoyens du territoire. Elle doit également s'étendre aux bassins Ouest car le port souffre de se situer sur un territoire émietté. Il faut donc rompre avec la culture du micro-territoire. Il s'agit d'une seule structure". M. Chauvin justifie sa position ferme en jugeant : "L'enfer est pavé de bonnes intentions".
Concernant enfin le sujet du "Club des chargeurs", qui a vu le jour en 2011, le président de l'UPE 13 rappelle qu'avec ses soixante-dix membres, il répond aujourd'hui aux exigences qui lui avaient été fixées. Présidé par Bruno Tremolet (de la société Sicatec), ce club, qui s'inscrit dans la lignée de l'AUTF (Association des utilisateurs de transport de fret), se réunit tous les deux ou trois mois mais présente cependant "une certaine souplesse". Selon M. Chauvin, c'est un outil que le GPMM doit écouter car le client doit rester au centre du jeu".