Le Grand Port maritime de la Guyane a fait les comptes fin décembre. Il a assisté en 2013 à une progression de 5,4 % de la filière hydrocarbures qui s'est établie à 238.000 tonnes contre 225.000 tonnes en 2012. En revanche, selon Rémy-Louis Budoc, membre du directoire du GPMG, dans le secteur des marchandises diverses, le trafic conteneurisé a enregistré à Dégrad-des-Cannes une légère baisse de 3 %, à 30.000 EVP. Quant aux véhicules, il juge que l'année écoulée a été atone dans ce secteur puisque, avec 10.000 unités, le recul s'est chiffré à 1,8 % en raison de la baisse des volumes à l'import.
En matière de vracs solides, le clinker a enregistré un repli que Rémy-Louis Budoc attribue à la mauvaise tenue du marché de la construction. Au total, le Grand Port maritime a enregistré 260 escales en 2013, soit 3 % de navires de moins qu'en 2012.
En matière de vracs solides, le clinker a enregistré un repli que Rémy-Louis Budoc attribue à la mauvaise tenue du marché de la construction. Au total, le Grand Port maritime a enregistré 260 escales en 2013, soit 3 % de navires de moins qu'en 2012.
"Des projets mais un budget contraint"
Le directoire du Grand Port maritime mise sur le développement de la prospection pétrolière au large de la Guyane pour l'essor de son trafic hydrocarbures et des activités associées. Son président, Philippe Lemoine, entrevoit la création d'une plateforme d'exploration dans les années qui viennent. "Si l'on est bon, nous aurons la chance d'être retenus pour assurer la logistique du pétrole", indique-t-il.
Pour l'heure, quelques mois après la mise en place de la réforme des ports d'Outre-Mer, le GPM continue de travailler sur son projet stratégique. "Nous l'aurons achevé dès la fin du premier semestre et le soumettrons au conseil général de l’Environnement et du Développement durable (CGEDD). Nous étudions la partie socio-économique et son impact sur la région du plateau des Guyanes", indique Philippe Lemoine, qui ajoute qu'un volet stratégique et technique sera également à l'étude.
Doubler le foncier disponible et s'équiper d'outillages
Mais l'établissement portuaire n'attend pas que son projet stratégique soit bouclé pour poursuivre les travaux engagés pour Dégrad-des-Cannes, sur la commune de Rémire-Montjoly. "En matière d'investissement, nous avons une priorité. C'est d'achever les travaux de réhabilitation du quai 2". Le GPMG fonctionne avec deux quais sur trois : le quai n° 1 qui a été achevé en 2011 et le quai n° 3 dont les travaux ont été terminés en 2013.
Le directeur général rappelle que le Grand Port maritime a également prévu pour l'année en cours l'élargissement de son emprise sur une surface de 20 hectares, "ce qui permettra de doubler le foncier disponible pour l'activité commerciale". La direction du port entend également réhabiliter les terre-pleins et créer un complexe d'entrée et de sortie qui devrait coûter 16 millions d'euros, pour lequel l'établissement a demandé l'aide de l’État et du Feder.
Philippe Lemoine songe également à moderniser la manutention en faisant l'acquisition d'outillages de bord à quai et de cavaliers. "Nous allons lancer une étude car il va falloir gérer une nouvelle organisation du travail au plan social comme au plan économique." Il ne néglige pas non plus l'adaptation de l'infrastructure à la taille grandissante des navires. En attendant de se pencher sur la création de nouveaux quais, le GPM dépense 6 millions d'euros par an de travaux de dragage.
Au plan technologique, Philippe Lemoine prévoit en outre de mettre en place le système portuaire Vigie qui viendra s'ajouter au Cargo Community System AP+ déjà en vigueur. "Notre objectif est l'automaticité des échanges dans le port".
Reste à savoir quand le contentieux financier qui oppose l'établissement à la Chambre de commerce de Guyane, le concessionnaire du port d'avant la réforme, sera réglé. "Nous avons reçu 2,7 millions d'euros de la CCI. Elle n'est pas en mesure de rembourser les 8 millions d'euros dus à fin 2012 auxquels il faut ajouter les 27 millions d'euros au titre de la dette. Le montant global s'élève à 35 millions d'euros". Pour le directeur général, l'arbitrage est aujourd'hui entre les mains de l'État, à savoir notamment le ministère des Transports, la tutelle des CCI et Bercy.