
© Puerto de Rosario
Les États-Unis, s'exprimant au nom de l'Union européenne et de douze autres pays, ont déploré le 30 mars auprès de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) les mesures protectionnistes en Argentine. Lors d'une réunion à l'OMC, l'ambassadeur américain Michael Punke a ainsi lu une déclaration signée par les États-Unis, l'Union européenne, ainsi que l'Australie, Israël, le Japon, la Corée du Sud, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, Panama, la Suisse, Taïwan, la Thaïlande et la Turquie.
"Plus de crédit depuis le défaut de 2001"
Ceux-ci ont, par ce biais, exprimé leurs "préoccupations continues et grandissantes quant à la nature et l'application des mesures commerciales restrictives prises par l'Argentine, qui affectent négativement" les exportations vers ce pays.
Michael Punke a exhorté les autorités argentines à se saisir immédiatement de la question et d'éliminer ces restrictions au commerce international prises depuis 2008, soulignant que le problème avait déjà été soulevé lors de précédentes réunions à l'OMC. Dans le cas contraire, les pays signataires de la déclaration disent se réserver le droit de prendre des actions, sans préciser lesquelles. Lors de cette réunion, le Mexique a indiqué qu'il entendait rejoindre la liste des pays signataires de la déclaration, estimant aussi que ses intérêts commerciaux étaient également affectés. D'autres pays – la Chine, le Chili, la Colombie, le Pérou, Singapour, la Malaisie et Hong Kong, ont également fait part de leurs inquiétudes.
Fonte de l'excédent commercial
Pour sa part, l'Argentine a rejeté ces critiques, considérant que les mesures prises sont compatibles avec les règles de l'OMC et relevant que ses importations avaient progressé de 30 % en 2011. Le pays veut contrôler ses importations pour préserver son excédent commercial, seule source de financement en l'absence de crédit après le défaut de 2001, notamment en contraignant les importateurs à remplir des déclarations détaillées de leurs achats en se réservant un délai pouvant aller jusqu'à dix jours avant de donner son feu vert. L'excédent commercial de l'Argentine, grand exportateur de matières premières, est en baisse régulière. En 2011, il a été de 7,8 milliards d'euros, de 11 % inférieur à 2010.