Le rail sonnera-t-il le glas du parc national de Nairobi ?

Le parc national de Nairobi est le seul de cette ampleur situé au cœur d'une ville. Mais cette singularité porte en elle une faiblesse, car le développement de la capitale menace plus que jamais le doyen des parcs d'Afrique de l'Est, imaginé dans les années 40 par les colons britanniques. Infrastructures de transport empiétant sur le parc, ligne haute tension le traversant au sud-est, pipeline enfoui dans le sol, nuages de poussière d'usines de ciment, construction de zones urbaines obstruant au sud un couloir de migration vers d'autres parcs naturels comme le célèbre Masai Mara... cette étendue de près de 120 km2 a d'ores et déjà été transformée. Et le dernier-né des projets kényans, un pont ferroviaire au cœur d'une bataille juridique, pourrait bientôt modifier radicalement ce refuge pour animaux : ce pont doit traverser le parc de part en part sur plus de 6 km, perché sur des piliers de 18 mètres de haut en moyenne. "Au fil des années, des morceaux du parc ont été peu à peu rabotés mais aucun projet de cette ampleur n'avait jusqu'à présent été proposé", soupire Sidney Kamanzi, président de l'association des Amis du parc national de Nairobi. Afin de favoriser les échanges commerciaux et conforter son statut de locomotive économique régionale, le Kenya s'est lancé en 2013 dans un colossal projet de modernisation de ses installations ferroviaires, le plus important dans l'histoire du pays depuis son indépendance en 1963.
Ces installations doivent à terme relier la ville portuaire de Mombasa à d'autres pays de la région, dont l'Ouganda, le Rwanda et le Soudan du Sud, en passant par Nairobi. La construction du premier tronçon, une ligne de 483 km entre Mombasa et un terminal situé à l'est du parc national, rogne déjà quelques dizaines d'ares en bordure du parc. Elle est censée s'achever en 2017. La seconde phase du projet, qui doit relier Nairobi à Naivasha, localité située en pleine vallée du Rift à une centaine de kilomètres au nord-ouest de la capitale, est celle qui pose problème. Selon la Société kényane des chemins de fer, la construction du pont doit débuter en janvier, durera quelque dix-huit mois et aura lieu en trois temps pour éviter de complètement couper le parc en deux lors des travaux ; en outre, les piliers seront peints de manière à se fondre dans la savane, la pollution sonore sera réduite à l'aide de déflecteurs et les animaux continueront à circuler sous le pont.

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