Le redressement du "Concordia", une première mondiale

Les opérations pour tenter de redresser l'énorme épave du "Costa Concordia" pourront démarrer à partir de lundi 16 septembre sur l'île toscane du Giglio, ont annoncé jeudi 12 septembre les promoteurs de cette première mondiale, une prouesse technique risquée. "Si les conditions de météo marine le permettent, les opérations commenceront lundi à 4 heures", a déclaré le chef de la Protection civile, Franco Gabrielli. L'opération devrait démarrer à l'aube et finir sept ou huit heures plus tard. Il s'agit d'une opération gigantesque, qui n'a "jamais été réalisée auparavant" et pour laquelle "rien n'a été laissé au hasard", a assuré Franco Gabrielli. Entièrement pris en charge par l'armateur, le coût de l'opération dépasse déjà les 600 millions d'euros et "il augmente", a précisé Franco Porcellacchia, chef du projet pour Carnival, le groupe américain qui contrôle la compagnie Costa.
Des centaines d'ingénieurs et techniciens sont mobilisés depuis plus d'un an et demi pour préparer le paquebot de croisières de 57 mètres de hauteur et 114.500 tonnes à l'épreuve très délicate et complexe de "parbuckling" (rotation). Aujourd'hui, a expliqué le Sud-Africain Nick Sloane, expert de la compagnie américaine Titani, qui mène les opérations avec l'italien Micoperi, "le bateau ne peut pas passer plus de temps sur le flanc", alors que les dommages subis par la partie de la coque appuyée sur les rochers sont encore inconnus. "On ne peut plus attendre", a-t-il lâché. Seule la météo pourrait retarder le processus. Ce n'est pas la pluie qui "peut poser problème, mais un fort vent et l'état de la mer", a expliqué Nick Sloane, selon lequel "le pire scénario, ce serait un coup de sirocco, avec de grandes vagues, et violentes".
Le navire, complètement couché sur le flanc droit, a été stabilisé grâce à des centaines de sacs de ciment déposés sur le fond marin par des plongeurs et à une plate-forme, de la taille d'un terrain de football, forée dans le sous-sol marin, sur laquelle viendra reposer le navire. "Une fois que le bateau entamera la rotation (au moyen d'énormes câbles d'acier reliés à des tourelles installées pour l'occasion), la force de gravité est énorme, on ne pourra pas l'arrêter", a expliqué Nick Sloane. "Quand le bateau sera stabilisé à la verticale sur la plate-forme, que tout sera dans la position prévue, alors on pourra dire alors que l'opération aura été un succès", a-t-il ajouté. Interrogé sur les risques, Franco Gabrielli a expliqué qu'ils ne résidaient pas dans le fait que le navire se brise en deux mais plutôt qu'il "ne parvienne pas à pivoter". "Nous en sommes aux trois quarts du projet et, jusqu'à présent, tout s'est déroulé comme prévu", a-t-il affirmé, confiant.
Autre point délicat : les éventuels épandages de liquides ou de matières toxiques provenant du bateau dans les eaux bordant l'île du Giglio, fleuron du Parc national de l'archipel toscan. Considérée comme la plus grande réserve marine d'Europe, ses eaux profondes regorgent de poissons et les récifs submergés abritent murènes, langoustes, crabes et moules géantes. "Tout sera fait pour éviter toute contamination ou dégradation", a précisé Maria Sargentini, présidente de l'Observatoire de l'environnement. Ce n'est que dans plusieurs mois que le navire sera renfloué et remorqué loin du Giglio.

Reuters propose de suivre en vidéo le redressement du Concordia en direct.

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