Le secteur aérien français se sent au bord du gouffre

La crise sanitaire fragilise toute la chaîne du transport aérien. Face au risque de faillites, le Syndicat des compagnies aériennes autonomes appelle l’État à prendre des mesures urgentes et à réformer la filière.
Le secteur aérien ne se limite pas à Air France-KLM ni aux constructeurs aéronautiques. Depuis le début de la crise sanitaire, le Syndicat des compagnies aériennes autonomes (Scara) martèle ce message avec d’autres organisations professionnelles de la filière (Union des aéroports français, Union nationale des compagnies aériennes…). Leurs membres sont tous frappés par la baisse de 66 % du trafic de passagers en France par rapport à 2019. "Nos compagnies sont en difficulté, voire au bord de la faillite. La deuxième vague de la crise sanitaire lamine nos espoirs de reprise. Seules les activités cargo s’en sortent à peu près. En particulier l’express et le commerce sur Internet transfrontalier traités par les intégrateurs", déplore Jean-François Dominiak. Pour le président du Scara et directeur général d’ASL Airlines France, le trafic passagers retrouvera son niveau d’avant-crise "en 2023 ou 2024".  

Des mesures urgentes

Dans ce contexte, Jean-François Dominiak demande que le plan national de soutien à la filière présenté le 10 juin "ne se limite pas aux seules industries aéronautiques et à Air France-KLM. Il doit être étendu à toute la chaîne de valeur du transport aérien. Pour nos membres en particulier, cette mesure respecterait le principe de libre concurrence". Cette aide pourrait prendre la forme d’un fonds d’urgence évalué à un milliard d’euros, soit la somme accordée à Air France le 27 avril 2020. Le syndicat rejette en revanche "les moratoires" proposés par les pouvoirs publics et réclame à la place "des dégrèvements sur les charges Urssaf et sur toutes les taxes, celles relevant de l’aviation civile, des aéroports et d’Eurocontrol comprises". Son président appelle l’État à aller plus loin en reprenant à sa charge "le coût de missions d’intérêt général supporté par les compagnies aériennes". Il s'agit des coûts sûreté-sécurité dans les aéroports, du contrôle aux frontières, de la taxe de solidarité et de l’écotaxe.

Un modèle économique à réformer

Plusieurs réformes structurelles sont également souhaitées par le Scara. Celles-ci concernent le financement des aéroports, ADP compris, de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) ou le respect des obligations des actionnaires d’aéroports en cas de crise. "Ces demandes pourraient faire l’objet d’un débat national sur la base des Assises du transport aérien (tenues en mars 2019, NDLR) enrichies de l’expérience de ces derniers mois".

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