Le trafic aérien a doublé en 20 ans et devrait continuer à croître

Le trafic aérien a quasiment doublé en France en vingt ans avec le déferlement des compagnies low-cost, et rien ne laisse entrevoir un ralentissement de la courbe, ce qui pose la question des infrastructures, au-delà de Notre-Dame-des-Landes.
Comment se situe le trafic aérien français dans le paysage européen ?
Entre 1994 et 2014, le trafic aérien est passé de 90 à 164 millions de passagers en France, selon un rapport des autorités de l'Aviation civile de 2017. Entre 2006 et 2016, il a augmenté de 25,4 % pour atteindre 186 millions de passagers commerciaux, selon des chiffres de l'Union des aéroports français (UAF). Cette tendance se poursuit et s'accélère, d'après l'UAF, puisqu'au premier semestre 2017, la progression était de 5,5 %. Cette croissance reste toutefois à relativiser par rapport à la croissance moyenne du trafic dans l'Union européenne qui était de 6,7 % en 2016 contre 3,1 % en France. L'aéroport de Nantes figurait en 2016 au 9e rang des 17 aéroports français ayant un trafic supérieur à 1 million de passagers, avec 4,778 millions de passagers, en hausse de 8,7 %, soit plus de deux fois plus que la moyenne nationale. Au niveau mondial, le nombre de passagers transportés dans le monde devrait pratiquement doubler et atteindre 7,8 milliards en 2036, contre 4 milliards prévus pour 2017, selon les projections de l'Association du transport aérien international (Iata) basées sur une estimation moyenne de 3,6 % de croissance annuelle.

Quelle est la part du low-cost dans le trafic ?
En 2016, la hausse du trafic low-cost a contribué à hauteur de 93,6 % à l'augmentation totale du trafic en France, selon l'UAF. La part du low-cost sur l'ensemble des aéroports métropolitains "se monte désormais à 30,3 % (43,3 % hors plateformes parisiennes)". La stratégie des low-cost consiste notamment à prendre le risque de se positionner sur des lignes nouvelles. Leur arrivée a permis la croissance des aéroports régionaux mais aussi la résurrection d'aéroports secondaires où le low-cost représente plus de 50 % du trafic total comme Béziers (99,7 %), Beauvais (99 %), Nîmes (98,9 %), Carcassonne (97,3 %) ou encore Tours (96,6 %) et Bergerac (95,5 %). En Europe, les compagnies low-cost sont également les principaux contributeurs à la progression du trafic, selon Airports Council International (ACI) qui regroupe plus de 500 aéroports de 45 pays. L'organisation cite des progressions à deux chiffres pour 19 aéroports européens comme Keflavik (Islande, + 40,4 %), Berlin (+ 36,7 %), Sofia (+ 21,8 %), Cracovie (+ 18,1 %) ou encore Bucarest (+ 18,3 %).

Comment les aéroports répondent-ils à l'accroissement du trafic ?
L'aéroport est un écosystème dans lequel chaque maillon de la chaîne est important : les nouvelles technologies qui permettent de réduire les temps d'attente des avions au sol, la navigation aérienne mais aussi le traitement des flux dans les aérogares, aux postes d'inspection et aux contrôles des passeports. Pour accueillir le flux des low-cost, les aéroports de Marseille-Provence et Bordeaux ont ouvert respectivement MP2 en 2006 et Billi en 2010, des terminaux qui leur sont entièrement dédiés. À Lyon, une nouvelle aérogare de 70.000 m2 a été inaugurée en 2017 pour accompagner la croissance du trafic. À Orly, un bâtiment de 80.000 m2 reliera en 2019 les terminaux Sud et Ouest d'Orly pour créer un seul et même terminal avec une capacité de 3,5 millions de passagers supplémentaires par an.

Les aéroports sont-ils en concurrence ?
"Le coût du toucher, c'est-à-dire l'ensemble des coûts liés aux opérations d'atterrissage et de décollage, est un facteur important pour la prise de décision de la compagnie aérienne" de s'implanter dans un aéroport, estime Nicolas Paulissen, délégué général de l'UAF. Plusieurs fois par an, les aéroports participent à des "réunions routes" où ils vendent aux compagnies leur région et leurs tarifs. Un peu sous la forme "d'un "speed dating", où l'aéroport dispose de 10 minutes pour séduire la compagnie", explique-t-il. "C'est un rapport de force et ce n'est pas l'aéroport qui est du bon côté du levier, c'est la compagnie", ajoute-t-il.

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