
© BMT
Son nom signifie "port aux parfums" mais Hong Kong est davantage réputée pour son air vicié dû aux usines, aux voitures et de plus en plus au trafic maritime, l'une des premières sources de pollution atmosphérique dans la mégapole chinoise. Les rejets toxiques sont responsables de la mort de 3.200 personnes chaque année à Hong Kong, selon une étude universitaire. Le gouvernement pourrait annoncer un tour de vis la semaine prochaine dans le cadre d'un plan général destiné à rendre l'air plus respirable dans cette ville visitée chaque année par plus de 400.000 embarcations de tout type - cargos, paquebots, yachts, ferries et bateaux de pêche.
"Les navires produisent désormais plus de matières polluantes que ce que nous pensions et cela devient un problème majeur dont nous devons nous saisir", estime Simon Ng, du centre d'études Civic Exchange. La détérioration de la qualité de vie pour ses 7 millions d'habitants risque de faire perdre à Hong Kong son statut de centre financier et commercial international, au profit de sa concurrente Singapour par exemple, dit-il. La combustion de mazout de mauvaise qualité par les navires devrait avoir supplanté en 2012 les centrales thermiques et les chaufferies au palmarès des premières sources d'émission de dioxyde de soufre, un gaz incolore provenant essentiellement du fuel et des charbons, poursuit Simon Ng. Il impute aux seules émissions dues à la combustion de mazout près de 400 décès survenus l'an dernier. Hong Kong est selon lui derrière les pays développés en termes de recyclage ou de pistes cyclables. Quant au trafic maritime, alors que l'Europe du Nord et l'Amérique du Nord limitent à 1 % la teneur en soufre du mazout pour les navires entrant dans leurs ports, Hong Kong autorise jusqu'à 3,5 %.
En 2012, le gouvernement a décrété une réduction de 50 % des droits portuaires aux navires utilisant du gasoil à 1 % de soufre mais les écologistes raillent une demi-mesure. "Nous voulons réglementer", a pourtant promis Christine Loh, "ministre" déléguée à l'Environnement de Hong Kong, lors d'une conférence sur la qualité de l'air en décembre dernier. "Nous voulons que cela devienne obligatoire et que ce plan s'étende au-delà de la frontière, à nos voisins de la province du Guangdong", a-t-elle assuré. L'idée est de faire de l'embouchure de la rivière des Perles une "zone de basses émissions".
Très réticente, l'Association des armateurs de Hong Kong fait valoir de son côté que la réduction des droits portuaires ne couvre que 30 à 40 % des coûts annuels de reconversion à une énergie moins polluante. Cette reconversion est estimée à environ 2 millions de dollars (1,5 million d'euros) par entreprise. "Demander aux armateurs de dépenser l'argent qu'ils n'ont pas afin de changer de carburant est assez délicat", avance le patron de l'association, Arthur Bowring, invoquant la conjoncture "terrible" qui rend vaine toute prévision de croissance de trafic.
Le chef de l'exécutif hong-kongais, Leung Chun-ying, élu l'an dernier, a fait de la lutte contre la pollution un des chantiers prioritaires de son mandat de cinq ans. Les écologistes le prendront au mot à l'occasion de son premier discours de politique générale la semaine prochaine. Ils ont déjà dénoncé comme insuffisants de nouveaux objectifs de qualité de l'air, fixés en 2012 et visant notamment le dioxyde de soufre et le monoxyde de carbone, qui n'ont pas empêché Hong Kong d'enregistrer en août des pics de pollution inédits.
"Les navires produisent désormais plus de matières polluantes que ce que nous pensions et cela devient un problème majeur dont nous devons nous saisir", estime Simon Ng, du centre d'études Civic Exchange. La détérioration de la qualité de vie pour ses 7 millions d'habitants risque de faire perdre à Hong Kong son statut de centre financier et commercial international, au profit de sa concurrente Singapour par exemple, dit-il. La combustion de mazout de mauvaise qualité par les navires devrait avoir supplanté en 2012 les centrales thermiques et les chaufferies au palmarès des premières sources d'émission de dioxyde de soufre, un gaz incolore provenant essentiellement du fuel et des charbons, poursuit Simon Ng. Il impute aux seules émissions dues à la combustion de mazout près de 400 décès survenus l'an dernier. Hong Kong est selon lui derrière les pays développés en termes de recyclage ou de pistes cyclables. Quant au trafic maritime, alors que l'Europe du Nord et l'Amérique du Nord limitent à 1 % la teneur en soufre du mazout pour les navires entrant dans leurs ports, Hong Kong autorise jusqu'à 3,5 %.
En 2012, le gouvernement a décrété une réduction de 50 % des droits portuaires aux navires utilisant du gasoil à 1 % de soufre mais les écologistes raillent une demi-mesure. "Nous voulons réglementer", a pourtant promis Christine Loh, "ministre" déléguée à l'Environnement de Hong Kong, lors d'une conférence sur la qualité de l'air en décembre dernier. "Nous voulons que cela devienne obligatoire et que ce plan s'étende au-delà de la frontière, à nos voisins de la province du Guangdong", a-t-elle assuré. L'idée est de faire de l'embouchure de la rivière des Perles une "zone de basses émissions".
Très réticente, l'Association des armateurs de Hong Kong fait valoir de son côté que la réduction des droits portuaires ne couvre que 30 à 40 % des coûts annuels de reconversion à une énergie moins polluante. Cette reconversion est estimée à environ 2 millions de dollars (1,5 million d'euros) par entreprise. "Demander aux armateurs de dépenser l'argent qu'ils n'ont pas afin de changer de carburant est assez délicat", avance le patron de l'association, Arthur Bowring, invoquant la conjoncture "terrible" qui rend vaine toute prévision de croissance de trafic.
Le chef de l'exécutif hong-kongais, Leung Chun-ying, élu l'an dernier, a fait de la lutte contre la pollution un des chantiers prioritaires de son mandat de cinq ans. Les écologistes le prendront au mot à l'occasion de son premier discours de politique générale la semaine prochaine. Ils ont déjà dénoncé comme insuffisants de nouveaux objectifs de qualité de l'air, fixés en 2012 et visant notamment le dioxyde de soufre et le monoxyde de carbone, qui n'ont pas empêché Hong Kong d'enregistrer en août des pics de pollution inédits.