Le train de primeurs Perpignan-Rungis obtient un sursis

Menacé d'être remplacé par des camions à partir de cet été, le train de primeurs qui relie Perpignan au marché de Rungis a obtenu un sursis jusqu'à la fin de l'été et le gouvernement dit vouloir pérenniser cette liaison ferroviaire.
La liaison ferroviaire Perpignan-Rungis, qui devait être interrompue fin juin, sera finalement maintenue "au moins jusqu'à la fin de la saison haute en cours", soit jusqu'à la fin de l'été, a annoncé vendredi 17 mai le ministère chargé des Transports. Le gouvernement assure vouloir trouver "une solution ferroviaire pérenne d'ici la fin de l'année, permettant de poursuivre dans la durée le transport des fruits et légumes par le rail", et indique que, pour y parvenir, un groupe de travail se réunira chaque mois jusqu'à la fin de l'année.
L'annonce du remplacement de ce train quotidien par une vingtaine de camions avait provoqué un tollé, syndicats et responsables politiques s'indignant de cette décision. Le contrat passé par deux transporteurs, Rey et Roca, avec la SNCF pour assurer cette liaison arrive en effet à échéance fin juin et ne devait initialement pas être renouvelé. Mais la SNCF a proposé vendredi lors d'une réunion au ministère des Transports avec les acteurs du dossier "de prolonger la liaison jusqu'à la fin de l'année aux conditions actuelles du contrat, échéance au-delà de laquelle les wagons seraient hors d'usage".
Car c'est bien la vétusté des wagons frigorifiques utilisés sur cette ligne et le coût de leur remplacement qui sont en cause. Ceux-ci sont mis à la disposition de Rey et Roca par la SNCF qui n'en est pas propriétaire, et accusent leurs 40 ans. À charge aux deux transporteurs d'assumer les frais de mise en circulation de nouveaux wagons. Le délai de production est de deux ans, et l'investissement total chiffré à 20 millions d'euros. Or, l'amortissement serait incertain, en raison du manque de visibilité pour ces entreprises sur l'activité de la ligne à long terme.
Pour Laurent Brun, secrétaire général de la CGT-Cheminots, "le gouvernement propage de fausses nouvelles". En effet, détaille-t-il, "la ligne est maintenue ouverte à la circulation au-delà du 30 juin mais les chargeurs ont affirmé que, puisque rien n'avait bougé depuis juillet dernier, ils se sont organisés pour faire sans. Si le train roule au-delà de juin, ils ne l'utiliseront pas car aucune solution pérenne n'est offerte".
"La solution envisagée ne nous laisse que 15 jours de sursis", a déploré la présidente PS de la région Occitanie, Carole Delga. "Aucune solution pérenne n'a été trouvée et le ministère renvoie dos à dos la SNCF et les transporteurs alors que sa priorité devrait être au contraire de tout faire pour faciliter un accord entre eux", a-t-elle encore regretté, précisant que la région organiserait le 17 juin un comité de pilotage.

Plusieurs solutions à l'étude

Le gouvernement a pourtant fait part de sa volonté de pérenniser cette liaison ferroviaire, déplorant "le report de ces marchandises sur la route". "Alors que le report modal de la route vers le rail constitue une priorité du gouvernement, une telle perspective ne peut pas être acceptable", a souligné le ministère chargé des Transports.
Plusieurs solutions sont ainsi étudiées pour permettre aux trains de fret de continuer à circuler entre Perpignan et Rungis. "Certaines pourraient être mises en service d'ici la fin de l'année", selon le ministère, qui cite par exemple la mise en place d'une liaison en transport combiné, permettant de faire voyager les conteneurs sur des trains. La mise en service "à horizon 2022" d'une autoroute ferroviaire, qui consiste à placer les camions entiers sur des trains, entre Barcelone, Perpignan et Rungis, "a également été évoquée".
Le marché de Rungis s'était dit prêt, lundi, à débourser 300.000 euros pour aider Roca et Rey à "louer temporairement" des wagons plus modernes. Le plus grand marché alimentaire frais du monde aurait tout intérêt à conserver le train : il avait modernisé sa gare il y a dix ans, un investissement de 20 millions d'euros réalisé avec la région, le conseil général et la SNCF. La région Île-de-France a dit vendredi qu'elle "se tenait prête à se mobiliser financièrement pour réaliser les investissements qui seraient nécessaires pour contribuer à une solution pérenne et viable économiquement". Ce train réfrigéré transporte 400.000 tonnes de fruits et légumes par an.

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