Le transbordement fait décoller le trafic de Port Réunion

La montée en puissance du hub de CMA CGM a permis au Grand Port maritime de La Réunion d'augmenter nettement son trafic en 2016 et de devenir le premier port d'Outre-Mer.
Le trafic de Port Réunion a bondi en 2016, progressant de 16 % par rapport à 2015. Avec 5,38 millions de tonnes (Mt) traitées, le nouveau hub de l'océan Indien est devenu le premier port d'Outre-Mer, devant celui de Nouméa.
Ce chiffre est exempt de l'impact des grands travaux de la nouvelle route du littoral (NRL) qui a mobilisé sur l'île quantité de matériaux et de matériel. Ce trafic domestique très inégal d'une année sur l'autre a été de 54.000 tonnes en 2016, soit près de dix fois moins que l'année précédente. En incluant la NRL, le trafic global est de 5,434 Mt, en hausse de 4 %.
Grâce au développement du nouveau hub de CMA CGM, le trafic conteneurisé du Grand Port maritime de La Réunion a établi un nouveau record, dépassant pour la première fois les 300.000 EVP. Avec 324.000 EVP, soit une progression de 31 %, le port de l'océan Indien est le quatrième de France pour le conteneur et talonne désormais Dunkerque (341.000 EVP), qu'il dépassera bientôt s'il maintient ce rythme. En tonnage, le volume de marchandises conteneurisées a progressé de 33 %, à 3,14 Mt. Ce segment de trafic représente désormais 58 % de l'activité totale du port.
Annoncé à l'été 2014, ce choix de l'armateur français a été concrétisé début 2016 avec les premières reconfigurations de ses dessertes dans l'océan Indien. L'année 2016 n'a pas apporté de bouleversement majeur. Un second feeder est venu compléter l'hiver dernier la desserte Nord-Est (Maurice, Madagascar, Mayotte et Afrique de l'Est via le canal du Mozambique).
Pour accompagner cette évolution, La Réunion a aménagé son port Est, avec notamment l'allongement du linéaire de quai de 400 à 640 mètres sur le terminal de la Pointe-des-Galets et l'achat de trois portiques de type "super-overpanamax" capables de travailler des navires sur une largeur de 21 conteneurs.
La croissance des volumes conteneurisés réunionnais en 2016 est donc logiquement portée par les transbordements, qui se sont envolés de 209 % en nombre (73.981 EVP) et de 161 % en tonnage (1,117 Mt).
Ces trafics d'éclatement prennent de plus en plus d'importance et comptent à ce jour pour un petit quart de l'activité conteneurs, 23 %. "Les performances de l'année écoulée confortent la stratégie de développement engagée par le Grand Port maritime de La Réunion dès 2013 et qui s’est accompagnée d’un important volet investissements, notamment pour accroître les capacités d’accueil et de traitement des porte-conteneurs de grande capacité", s'est félicitée la direction de l'établissement portuaire.
Transbordements mis de côté, Jean-Frédéric Laurent, président du directoire du Grand Port maritime de La Réunion (GPMLR), a constaté "un rebond des importations de conteneurs pleins", soit 8 % de plus sur ce trafic domestique (121.663 EVP), "une croissance endogène liée à l'économie locale".
Le directeur note dans le même temps une généralisation du transport de matériaux de construction en conteneurs citernes. Il en est de même dans l'autre sens pour les exportations de sucre de plus en plus conteneurisées : "l'équivalent d'un vraquier, soit 30.000 tonnes, est passé en conteneurs cette année". Les volumes sortants ont progressé de 5 %, à 19.478 EVP. En tonnage, les entrées conteneurisées ont augmenté de 3 % (1,52 Mt) et les sorties de 7 % (0,282 Mt).

Les vracs se compensent

Les vracs liquides, quasi exclusivement composés d'hydrocarbures à l'importation, ont progressé de 5 %, à 897.000 tonnes. Mais ce chiffre recouvre des tendances contrastées puisque, si le gasoil a reculé de 4 % (377.266 tonnes), le trafic d'essence a augmenté de 42 % (125.239 tonnes) et celui de fuel lourd de 15 % (171.709 tonnes).
Les vracs solides se sont repliés de 7 %, à 1,239 Mt. Les exportations de sucre se sont bien portées avec une hausse de 25 % (128.100 tonnes). À l'import, les deux plus grosses filières de cette catégorie se sont pratiquement compensées : + 3 % pour les céréales (239.151 tonnes) et - 7 % pour le charbon (617.012 tonnes), "un effet classique de substitution entre le fuel et le charbon", pour Jean-Frédéric Laurent. Du côté de la construction, le ciment (54.246 tonnes) et le clinker (181.000 tonnes) ont chuté respectivement de 39 et 18 %, ce que la direction "interprète comme un transfert vers le conteneur".
Concernant les autres conditionnements, le fret conventionnel a progressé de 16 % (49.599 tonnes) alors que le roulier a diminué de 5 % en tonnage (54.148 tonnes) mais augmenté d'autant en unités (34.558 véhicules).
Enfin, du côté du passage, la croisière a bondi de 85 % comparé à 2015, avec 37.000 passagers en transit lors de 32 escales de paquebots (+ 45 %). Le directeur du GPMLR se félicite d'avoir vu la durée des escales de Costa passer d'un à deux jours, "ce qui induit des retombées plus importantes pour le territoire".

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