Les aéroports européens résistent aux risques géopolitiques

Le trafic des aéroports européens reste très dynamique depuis le début de l'année porté par la "révolution" des compagnies low-cost, avec une bonne résistance aux risques géopolitiques croissants.
Depuis janvier, le trafic passagers des aéroports européens a augmenté de 9 % et celui du fret de 7,4 %, selon ACI Europe (Airports Council International), qui représente plus de 500 aéroports européens. Ces résultats sont le fruit d'une "amélioration générale des conditions économiques, de la hausse constante des capacités et du retour de la demande en Russie, en Turquie et sur d'autres marchés touchés en 2016 par le terrorisme, notamment la Belgique et la France", a souligné l'organisation qui tenait son 27e congrès annuel à Paris les 13 et 14 juin.

Le low-cost s'est imposé

Depuis la crise financière de 2008, "le trafic a augmenté dans l'Union européenne de 22,2 %, trois fois plus vite que le PIB reflétant le dynamisme de l'industrie du tourisme avec (...) la demande croissante des marchés émergents, l'affluence des baby-boomers et des "millennials" (nés entre 1980 et 2000, ndlr) ultra-mobiles en Europe", selon Olivier Jankovec, directeur général d'ACI Europe.
L'organisation note par ailleurs la progression constante du trafic des compagnies low-cost, soulignant que "99 % de la croissance du trafic passagers des 20 premiers aéroports européens" est attribuée aux transporteurs low-cost ces dix dernières années. "La révolution low-cost est en marche et rien ne l'arrêtera. Les compagnies à bas coûts sont maintenant dans des aéroports plus importants et des hubs, et ils font incursion dans le marché du long-courrier", a déclaré Olivier Jankovec. "Quatre-vingt-sept lignes long-courrier seront opérées cet été par des compagnies low-cost contre 14 il y a seulement quatre ans", a-t-il souligné.

Brexit et menace terroriste

L'ACI a par ailleurs fait part de son "inquiétude quant à l'incertitude persistante liée à la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, une incertitude encore accrue après les résultats des élections (législatives) la semaine dernière" dans ce pays. "Le populisme est accompagné actuellement par un fort sentiment anti-UE, mais se servir de l'UE comme bouc émissaire est à la fois injustifié et dangereux", a déclaré Augustin de Romanet, le président de l'organisation.
"L'aviation a été reconnue comme l'un des secteurs les plus en danger avec le Brexit, le potentiel de perturbations pour l'aviation est à la fois réel et substantiel", a-t-il ajouté "souhaitant que le transport aérien soit au premier rang des (sujets de) négociations" sur les conditions de la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne.
Évoquant les questions de sécurité des aéroports, à la suite des attentats qui ont visé les plateformes de Bruxelles (22 mars 2016) et d'Istanbul-Atatürk (28 juin 2016), Augustin de Romanet s'est félicité de l'approche européenne centrée sur des "mesures plus intelligentes et non visibles" qui répondent mieux aux risques "que le déploiement systématique de vérifications aux entrées des installations aéroportuaires". Il a toutefois regretté que la Russie n'ait pas suivi cette voie.
Augustin de Romanet a par ailleurs appelé la communauté aéroportuaire européenne à "travailler sur des mesures alternatives" à l'interdiction des ordinateurs et tablettes en cabine, décidée pour des raisons de sûreté par les États-Unis et la Grande-Bretagne sur certains vols, dont il a souhaité qu'elles soient "sûres à 100 %, plus efficaces (...) et créent moins de perturbations sur le plan opérationnel".

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