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Que Jean Huby (37 ans), ancien directeur Stratégie chez Areva, soit désormais à la tête de la "business unit éolien" n’est pas anodin. Après le rachat de Multibrid en 2007 puis 2010, et l’attribution en avril dernier du futur parc "Ailes marines" de la baie de Saint-Brieuc, Areva Wind mise sur le port du Havre comme base industrielle pour alimenter non seulement d’autres sites français à venir en Manche mais aussi ceux que ses partenaires du projet briochain, Iberdrola et Eole-Res possèdent déjà en portefeuille en Angleterre.
"Le port du Havre, base industrielle en Manche française et en Angleterre"
"Grâce aux 30 hectares du site havrais, le long du quai Joannes-Couvert, nous n’allons pas dupliquer ce que nous faisons en Allemagne mais profiter de cette expérience pour optimiser tous les process, au plan industriel mais aussi logistique", explique Philippe Kavafyan, directeur d’Areva Wind France. D’ores et déjà, une quinzaine de cadres supérieurs sont hébergés par le GPMH (Grand Port maritime du Havre) avec trois missions : le projet industriel, la supply chain et le choix des fournisseurs qu’Areva souhaite majoritairement régionaux. Le site havrais comprendra en effet une usine de fabrication de pales, un atelier de construction des nacelles mais aussi un banc d’essais et une zone logistique de pré-assemblage, soit 700 emplois potentiels. "Nous espérons attirer également certains de nos fournisseurs principaux comme les fabricants de mâts, de gear-boxes ou de paliers. L’objectif est de produire dans les conditions optimales une centaine de turbines par an", confie Philippe Kavafyan. C’est le maximum de la productivité accessible à Bremerhaven où Areva Wind a commencé la livraison de deux projets en mer du Nord (Borkum West II et Global Tech 1) pour 120 turbines au total. C’est aussi le nombre d’éoliennes qu’il faudra fournir en Bretagne.
7.000 emplois créés à Bremerhaven
À Bremerhaven, ville où le taux de chômage est passé de 25 % à 15 % en dix ans grâce aux 7.000 emplois créés dans l’éolien au sens large, Areva Wind dispose depuis octobre d’un banc d’essais où sont testées les machine pré-assemblées. L’investissement d’un montant de 15 millions d’euros a été soutenu par de l’argent public. Mais ne comptez pas sur les dirigeants d’Areva Wind pour divulguer le montant de l’investissement pour un site havrais qui sera opérationnel en 2016. "Le montage du projet reste à affiner", répondent-ils.