Les compagnies aériennes exhortent ADP à baisser ses redevances

La Fédération nationale de l'aviation marchande (Fnam) a une nouvelle fois exhorté jeudi 12 mars Aéroports de Paris (ADP) à diminuer les redevances versées par les compagnies aériennes, réclamant une baisse de 2,5 % par an pour les cinq prochaines années. "La position de la Fnam est extrêmement claire vis-à-vis d'Aéroports de Paris. Pour les cinq prochaines années, nous demandons une réduction de 2,5 % chaque année des redevances", a déclaré Alain Battisti, président de la Fnam, lors d'une rencontre organisée par l'Association des journalistes professionnels de l'aéronautique et de l'espace (AJPAE). "Le groupe ADP est très bien géré. L'équipe dirigeante est une équipe de grande qualité. Elle a d'ailleurs réussi de façon remarquable une augmentation des résultats (2014) de 36 % alors qu'il y a eu une grève de quinze jours chez le principal client (Air France) qui fait 50 % du chiffre d'affaires", a-t-il commenté. C'est la preuve, selon lui, qu'ADP est "capable, avec une réduction des redevances, de continuer à faire progresser le résultat". Ces déclarations interviennent alors qu'ADP, gestionnaire de Paris-Charles-de-Gaulle et Paris-Orly, a proposé une hausse de 2,4 % de ses redevances pour 2015. La direction a souligné que cette proposition était inférieure au plafond théorique autorisé (3,3 %) par le contrat de régulation économique (CRE). S'agissant du prochain CRE (2016-2020), ADP argue qu'il va faire de son côté "des efforts de productivité importants permettant une modération tarifaire en faveur de la compétitivité du secteur". "Aujourd'hui, 50 % de son chiffre d'affaires proviennent du groupe Air France et de ses filiales. Chaque fois qu'on augmente les redevances, on augmente les charges de ce client qui génère des dizaines de milliers d'emplois alors qu'il est en recherche d'économies", a insisté Alain Battisti. Le coût des redevances s'élève à quelque 500 millions d'euros par an pour le groupe Air France, a-t-il indiqué.
"Soit on arrive à une diminution des redevances, soit il faudra poser la question de la double caisse", a de son côté averti Bruno Le Roux, à l'origine d'un rapport alarmant sur la perte de compétitivité du pavillon français. Les compagnies dénoncent ce système dit de "double caisse" qui permet à ADP, d'engranger séparément les taxes aéroportuaires et les revenus provenant des commerces implantés sur les aéroports. "Tout comme les problèmes d'énergie qui sont stratégiques, les liaisons aériennes sont un des éléments stratégiques", a commenté le chef de file du groupe PS à l'Assemblée. "Je pense qu'Air France ne disparaîtra pas. La question n'est pas tant de savoir s'il y aura toujours des avions Air France, mais pour qui ils voleront ?", a-t-il estimé. Il a insisté sur le fait qu'il y avait nécessité pour la France d'avoir une compagnie nationale solide et des compagnies françaises "pour relier la France au monde". "C'est un des outils de souveraineté, de notre force dans le monde".

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