
Les compagnies aériennes européennes vont retomber dans le rouge, prévoit une étude de l'assureur-crédit Euler Hermes révélée mardi 31 janvier. En revanche, les deux grands constructeurs aéronautiques Boeing et Airbus vont continuer à bénéficier d'une forte demande, tirée notamment par les compagnies d'Asie, du Moyen-Orient et les compagnies à bas coût, et améliorer leur rentabilité. La croissance du trafic aérien mondial va ralentir de 4 % en 2011 à 3 % en 2012, et "la principale victime sera le secteur aérien européen qui vraisemblablement retombera dans le rouge", a déclaré Bruno Goutard, conseiller d'Hermes pour le secteur en présentant l'étude à Paris.
Affaiblissement de la demande
Les transporteurs européens souffriront à la fois de l'affaiblissement de la demande en Europe, qui se débat avec la crise de la dette souveraine, de la pression sur les prix due à la concurrence du Moyen-Orient et d'Asie et des compagnies à bas coût, et de l'entrée en vigueur des quotas européens d'émissions de CO2. "Ces difficultés provoqueront certainement de plus lourdes restructurations, au-delà de celles déjà envisagées, au second semestre 2012", prévoit le leader mondial de l'assurance-crédit qui attend également une consolidation du secteur. Parmi les candidates à la consolidation, les experts d'Hermes citent les compagnies hongroise Malev, polonaise Lot, portugaise Tap et la tchèque CSA.
Affaiblissement de la demande
Les transporteurs européens souffriront à la fois de l'affaiblissement de la demande en Europe, qui se débat avec la crise de la dette souveraine, de la pression sur les prix due à la concurrence du Moyen-Orient et d'Asie et des compagnies à bas coût, et de l'entrée en vigueur des quotas européens d'émissions de CO2. "Ces difficultés provoqueront certainement de plus lourdes restructurations, au-delà de celles déjà envisagées, au second semestre 2012", prévoit le leader mondial de l'assurance-crédit qui attend également une consolidation du secteur. Parmi les candidates à la consolidation, les experts d'Hermes citent les compagnies hongroise Malev, polonaise Lot, portugaise Tap et la tchèque CSA.
"De lourdes restructurations en perspective"
La hausse du coût du carburant a frappé les transporteurs du monde entier mais les Européens en ont souffert d'avantage. Contrairement aux compagnies américains dont les deux tiers du trafic se fait sur le marché domestique, les européennes dont 75 % des vols sont internationaux n'ont pas pu augmenter sensiblement leurs prix. Leur rentabilité nette a été divisée par trois en 2011 (tombant à 0,3 % contre 1,1 % en 2010) alors que celle des compagnies américaines a été divisée par deux seulement (de 1,3 % en 2010 à 0,6 % en 2011).
La rentabilité des transporteurs asiatiques n'a été entamée que de 30 % (de 6,3 % à 4 %), mais les compagnies du Moyen-Orient ont vu la leur baisser de 10,3 % à 3 %. Ces dernières n'en poursuivent pas moins "une stratégie de croissance à tout prix", et des investissements massifs dans leur flotte. Elles ont augmenté leur capacité de 10 % l'année dernière, contre 6 % pour la capacité mondiale. Cette demande, avec celle du secteur asiatique, ont conduit à un doublement des commandes nettes d'avions commerciaux, de 1.104 appareils en 2010 à 2.224 en 2011. Si 55 % de ces commandes portaient sur les A320 Neo d'Airbus, qui promettent une économie substantielle de carburant, Boeing est resté plus rentable que le constructeur européen.
Euler Hermes prévoit que la rentabilité d'Airbus va s'améliorer, de 1,5 % en 2011 à 2,5 % cette année, grâce à de meilleures performances de production de l'A380. Mais Boeing maintiendra un niveau de rentabilité très supérieur de 9 %, en ligne avec les deux années précédentes. L'américain a toujours eu le souci de rémunérer en priorité ses actionnaires l'écart s'explique aussi par la différence des règles comptables. Boeing amortit les coûts de développement du 787 sur les années de production à venir, Airbus comptabilise tous les coûts au fur et à mesure.