Les compagnies américaines voient le bout du tunnel après la vague Omicron

Le trafic aérien n'est pas encore revenu à son niveau d'avant la pandémie aux États-Unis, Omicron ayant frappé un nouveau coup, mais les compagnies américaines parient que les passagers remonteront en masse dans les avions après la vague du nouveau variant.
American Airlines, Delta Air Lines et United Airlines ont toutes prévenu que le nouveau variant du Covid-19, particulièrement contagieux mais a priori moins sévère, allait repousser d’un à deux mois la reprise. Les compagnies ont fait face à quelques journées très compliquées fin 2021 : avec la multiplication des congés maladie parmi les employés et les intempéries, près de 32.000 vols ont été annulés aux États-Unis entre la veille de Noël et le 11 janvier 2022.

Les opérations se sont depuis stabilisées mais les réservations ont piqué du nez pour le début de l'année. American Airlines s'attend ainsi à ce que son chiffre d'affaires s'affiche en baisse de 20 % à 22 % au premier trimestre par rapport à la même période en 2019, avant que la pandémie ne fasse chuter le trafic aérien. Cette baisse est supérieure au repli des revenus observé au quatrième trimestre (- 17 %).

Les voyages touristiques aux États-Unis et vers des pays proches comme le Mexique devraient bientôt revenir à leur niveau d'avant la crise sanitaire liée au Covid-19, selon Robert Isom, qui prendra la direction de l'entreprise début avril.

Les vols long-courriers et les voyages d'affaires sont encore un peu à la traîne, mais le trafic à l'international "devrait reprendre au fur et à mesure que les restrictions tombent", a avancé Robert Isom. Et l'objectif pour American Airlines est de redevenir rentable en 2022 "même sans le retour complet des voyages d'affaires."

Delta s'attend pour sa part à un impact d'Omicron sur la demande jusqu’à fin février, mais se montre confiant pour le printemps et surtout la saison cruciale des vacances d'été. Omicron "va marquer un tournant pour le Covid-19, qui passera d'une pandémie à un virus saisonnier ordinaire et gérable", a affirmé son patron, Ed Bastien.

Omicron : nouvelle donne ?

Pour Amesh Adalja, spécialiste des maladies infectieuses au Centre pour la sécurité sanitaire - Johns Hopkins, le nouveau variant a effectivement changé la donne en infectant un très grand nombre de personnes. Il deviendra "difficile d'éviter" d'attraper le Covid mais, pour les personnes vaccinées, les symptômes seront modérés, avance-t-il auprès de l'AFP. Cela "modifie la façon d'appréhender la vie quotidienne et de mesurer les risques."

D'autres experts sont plus prudents. Mark Kline, médecin en chef dans un hôpital pédiatrique à Nouvelle Orléans estime ainsi qu'un prochain variant "pourrait être aussi sévère, voire plus, que Delta" et que "trop peu de gens sont encore vaccinés complètement".
Certains acteurs du secteur aérien restent sur leurs gardes. United Airlines, tout en maintenant certains objectifs financiers pour 2023, va ainsi augmenter un peu plus lentement que prévu ses capacités en 2022.

Dans tous les cas, les compagnies "ne freinent pas leurs dépenses d'investissement", remarque Peter McNally de la société d'investissement Third Bridge. "Il devient juste plus compliqué de parvenir rapidement à la rentabilité", souligne-t-il. "Et de planifier les programmes de vols dans la mesure où les gens réservent de plus en plus au dernier moment."

Hausse des coûts

Après une année 2020 catastrophique pour l'ensemble du secteur aérien, American Airlines et United ont encore perdu de l'argent en 2021, environ 2 milliards de dollars chacune. Delta est parvenu à tirer son épingle du jeu en dégageant un bénéfice net de 280 millions de dollars.

En plus des soubresauts liés à la pandémie, les compagnies ont dû faire face à la hausse des coûts salariaux et du carburant.
Elles ont aussi dû gérer ces derniers jours le déploiement de nouvelles bandes de fréquence 5G par les opérateurs de téléphonie mobile AT&T et Verizon, qui pouvaient potentiellement causer des interférences avec des instruments de bord importants pour les avions en cas de mauvais temps.

Les opérateurs ayant accepté in extremis de ne pas activer certaines tours à proximité des aéroports, "on ne devrait pas voir de perturbations significatives", a affirmé le patron d'American Airlines.

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