1. La tarification générale
Le tarif général (General Cargo) correspond à un barème qui décline des tranches de poids. Les prix sont fixés au kilogramme taxable. Ils concernent toutes sortes de marchandises. Les tarifs Iata sont harmonisés et s’entendent d’aéroport de départ à aéroport d’arrivée. La tarification générale s’applique au fret remis par l’agent de fret ou le chargeur, en vrac, non pré-conditionné en ULD et entrant dans la catégorie du General Cargo.
Elle fonctionne sur le principe d’une taxation prenant en compte le poids et le volume, sur un mode dégressif par tranche de poids : moins de 45 kg, de 45 à 100 kg, de 100 à 300 kg, etc. Cette taxation est assortie de la règle du « payant pour », selon laquelle la compagnie accorde au chargeur le prix associé au poids minimum de la tranche tarifaire suivante. Compte tenu de la forte dégressivité du tarif, il pourra donc être intéressant de payer pour un poids supérieur au poids réel.
Ainsi, si le tarif fixe un prix de 5 euros entre 45 et 100 kg, et un prix de 4 euros entre 100 et 300 kg, l’exportateur qui a 85 kg à charger aura intérêt à payer pour 100 kg car :
85 x 5 = 425 euros alors que 100 x 4 = 400 euros. La compagnie appliquera automatiquement la règle du « payant pour » au bénéfice du chargeur, mais ne lui fera pas forcément remarquer qu’il peut charger de ce fait gratuitement 15 kg supplémentaires pour atteindre les 100 kg !
Toute expédition est par ailleurs assortie d’un minimum de perception, déterminant un poids pivot en dessous duquel toute expédition paie le même prix, quel que soit son poids.
Pour prendre un exemple théorique, pour un tarif s’établissant à 10 euros par kilo sur une tranche de 45 kg, mais stipulant un minimum de perception de 100 euros, le poids pivot sera de 10 kg : toute expédition de 1 à 10 kg paiera 100 euros pour le transport.
Si le fret aérien est taxé au poids, ce poids taxable est en fait calculé en unités payantes (UP), qui établissent un rapport poids et volume. Ce ratio est très favorable aux frets de faible densité pondérable puisqu’il est de 6 m3 pour 1 tonne ou 6 dm3 pour 1 kg (on divise le volume réel par 6 pour obtenir le nombre d’UP) contre 1 m3 pour 1 tonne dans le maritime. Pour un envoi de 1 tonne d’un volume de 6 m3, l’expéditeur paiera donc 1 UP en aérien, contre 6 UP en maritime. Mais le coût à l’UP sera bien sûr bien plus élevé en transport aérien. Pour exemple, un chargeur confiant à une compagnie 500 kg conditionnés dans 2,5 m3 d’emballages verra son expédition taxée sur la base de 500 kg (puisque 2 500 ÷ 6 = 4,17 donc inférieur à 500). Si, par contre, la même expédition est conditionnée dans 3,5 m3 d’emballage, elle sera taxée sur la base de 583 kg (puisque 3 500 dm3 ÷ 6 = 583 et donc supérieur à 500).
2. La tarification à l’ULD
Le tarif ULD (United Load Device) s’applique pour les envois rassemblés en conteneurs de groupage. Les agents de fret groupeurs en mesure de remettre aux compagnies aériennes des Unit Load Device, c’est-à-dire des unités payantes, bénéficient de tarifs très avantageux par rapport aux tarifs généraux, a fortiori si ces palettes ou conteneurs sont chargés de façon optimale.
Le tarif ULD correspond à une taxe forfaitaire consentie pour certains trajets. À ce forfait correspond ce qu’on appelle un poids pivot. Si le poids excède ce poids forfaitaire, les kilos supplémentaires seront taxés à un tarif très favorable. Le contenant lui-même n’est pas taxé, s’il s’agit d’une unité de chargement avion Iata.
3. Les tarifications spéciales
Les tarifs spéciaux, souvent ad valorem ou à l’unité de chargement, concernent les automobiles, les œuvres d’art ou encore les animaux vivants qui bénéficient d’une taxation particulière, moins chère.
Ces tarifs de classification (Class Rates) s’appliquent aux marchandises dont la nature implique un traitement particulier du point de vue de leur manutention, de leur positionnement à bord de l’avion, de la surveillance qu’elles nécessitent, etc. Ces tarifs sont calculés à partir du tarif général, majoré d’un pourcentage défini en fonction du type de marchandises (dont la classification justifie le tarif particulier et doit apparaître sur la LTA). Il existe également des tarifs de classification minorés, s’appliquant à des marchandises particulières (presse, bagages non accompagnés, etc.).
Enfin, les co-rates, ou Specific Commodity Rates, sont des tarifs spéciaux en voie de disparition. Ils correspondent à des tarifs réduits appliqués à une marchandise spécifique sur une liaison donnée. Les réductions par rapport au tarif général peuvent être très importantes. Ces tarifs se raréfient car les opérateurs recherchent davantage de flux volumineux, pérennes et identifiés.