Les grossistes alertent sur les livraisons, de plus en plus difficiles

Les entreprises du commerce de gros souhaitent que la problématique de la livraison en centre-ville, de plus en plus compliquée selon eux, figure au cœur de la campagne des municipales de 2020.
Dans un rapport intitulé "Mobilité des marchandises dans la ville durable : les nouveaux enjeux de l'action publique locale", commandé par la CGI (Confédération du commerce de gros et international) et présenté lors du Congrès des maires à Paris, deux chercheuses ont identifié "les freins qui affectent la livraison en ville et sa potentielle réconciliation avec l'action publique locale".
Il y a d'un côté "de la part des citoyens et des pouvoirs publics, une volonté de plus en plus grande d'écarter les véhicules des centres-villes, alors que le volume de marchandises en circulation ne cesse de croître", tandis que "la livraison, qui est pourtant une thématique essentielle, est souvent marginalisée par les décisionnaires locaux", a estimé jeudi 21 novembre la CGI.
Le commerce de gros, fort de ses 150.000 entreprises employant près d'un million de personnes, pèse près de 800 milliards d'euros de chiffre d'affaires.
Le grossiste livre par exemple les médicaments dans les pharmacies, les fleurs chez le fleuriste, le matériel électrique chez l'artisan ou encore les repas dans les cantines et les hôpitaux, dans les centres-villes comme dans les territoires les plus reculés.
Si la tendance est aux réglementations visant à construire une ville plus "propre", ce n'est pas ce point que les professionnels contestent.
"Les contraintes de nature écologiques sont tout à fait légitimes, cela nous donne une responsabilité supplémentaire. On doit participer à cet effort, c'est un enjeu de crédibilité professionnelle", souligne Éric Decroix, directeur général de Transgourmet et président de la Commission transport et logistique de la CGI.

Multiplicité de réglementations

Ce qui pose problème, soulignent les grossistes, "c'est la multiplicité de réglementations en vigueur, qui diffèrent d'une ville à l'autre, voire d'une rue à l'autre au sein d'une même ville".
L'obstacle majeur à une potentielle harmonisation demeure le "manque d'intérêt de la part des décisionnaires locaux", estime la CGI : les plans locaux d'urbanisme (PLU) ne mentionnent que de manière "très succincte" la logistique et la livraison de marchandises et les chauffeurs-livreurs n'ont souvent pas accès à des informations qui leur sont indispensables pour circuler.
C'est pourquoi la CGI a installé pour "la première fois" un stand au Salon des maires, "afin de les interpeller, ceux qui seront réélus ou les nouveaux, sur l'accroissement des réglementations qui risque de gêner les livraisons en centre-ville, et notamment les hyper-centres", affirme Hugues Pouzin, son directeur général.
En attendant de futures rencontres avec les élus, programmées dans les semaines à venir, la CGI avance des solutions : renouvellement de la flotte des camions vers des véhicules "propres", livraison de nuit, conception d'entrepôts à étage, partage des données pour faciliter le quotidien des chauffeurs... Même si tout cela a évidemment un coût.
Pour Laetitia Dablanc, directrice de recherche à l'Ifsttar (Institut français des sciences et technologies des transports, de l'aménagement et des réseaux) et l'une des autrices du rapport, "les villes ont tous les outils en main mais ne les utilisent pas" alors que "beaucoup de transporteurs vertueux seraient prêts à faire des efforts".

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