Les investissements pétroliers réduits à des niveaux dangereux

Si elle réduit trop drastiquement ses investissements en raison de la faiblesse des prix, l'industrie pétrolière court le risque de ne pas pouvoir faire face à la croissance de la demande.
Les investissements dans l'industrie pétrolière ont été réduits à des niveaux dangereux, a estimé mardi 9 février Roberto Casula, le chef du développement d'ENI, lors d'une conférence organisée dans le cadre de l'International Petroleum (IP) Week. Constatant que des discontinuités certaines avaient façonné l'industrie pétrolière ces dernières années, cette dernière ayant notamment été confrontée à la concurrence croissante des énergies renouvelables mais également à la chute des cours de l'or noir, Roberto Casula a estimé que réduire les investissements n'était pas nécessairement la meilleure façon de conduire le marché à un nouvel équilibre. Tout en reconnaissant que "le changement climatique était un problème auquel il fallait s'attaquer immédiatement", Roberto Casula a toutefois plaidé pour que "cette volonté soit aussi mise en balance avec la réalité que la demande d'énergie continue à grandir".
Citant la décision de l'Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep) de ne pas réduire sa production, le niveau élevé de l'offre américaine et la résistance inattendue dont ont fait preuve les producteurs américains de pétrole de schiste, Roberto Casula a souligné qu'au déclin des prix, "l'industrie réagit en réduisant les coûts et en diminuant et différant les projets aux coûts plus élevés jusqu'à ce que les temps soient meilleurs". "L'effet général est que les dépenses d'investissements en amont (Capex) ont été réduites à des niveaux dangereux", a relevé le chef du développement et directeur des opérations et de la stratégie d'ENI. "En 2015, les investissements ont chuté de 20 % et cette année, on s'attend à ce qu'ils chutent encore davantage de 50 % à environ 450 milliards de dollars", a précisé le chef du développement d'ENI, rappelant que selon l'Agence internationale de l’Énergie (AIE), environ 600 milliards de dollars d'investissements annuels étaient nécessaires pour simplement compenser le déclin de la production mondiale, estimée à 5 % par an.

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