"Tout ce qui est bon pour Airbus est mauvais pour Boeing", confie Jim Corridore, expert de CFRA, résumant le sentiment général dans le monde de l'aéronautique, après l'annonce inattendue dans la nuit de lundi 16 à mardi 17 octobre d'un partenariat stratégique Airbus-Bombardier en pleine dispute commerciale entre Washington et Ottawa au sujet des avions CSeries.
"Nous pensons qu'Airbus veut mettre la pression sur Boeing dans les moyen-courriers et étendre sa présence nord-américaine", en déduit Chris Higgins, analyste à MorningStar. "Cet accord n'a aucun impact ni effet sur les procédures en cours. Toutes les taxes d'importation enfin imposées au CSeries (qui sont désormais de l'ordre de 300 %) devraient être payées sur chaque appareil CSeries importé ou il ne sera pas autorisé dans ce pays", a insisté de son côté le directeur juridique de Boeing, Michael Luttig.
L'avionneur américain devrait sans surprise demander aux autorités de la concurrence de s'opposer à l'accord, dont il devrait ressentir les conséquences à l'horizon 2025, date à laquelle les ventes du monocouloir 737 Max sont appelées à se tasser, avance Michel Merluzeau chez Air Insight. "Je ne vois pas la base juridique sur laquelle les régulateurs vont se fonder pour empêcher l'alliance", fait toutefois valoir Jim Corridore.
Sur le terrain technologique
C'est surtout sur le terrain technologique que Boeing devrait répondre à ses rivaux car Airbus va mettre les moyens pour accompagner le développement et le succès commercial du CSeries, s'accordent les experts. D'autant qu'une version allongée de ce programme, le CSeries 500, bardée des dernières technologies, devrait arriver sur le marché d'ici 2025 pour concurrencer le 737 Max 8 de Boeing pouvant transporter jusqu'à 200 passagers.
"Nous pensons qu'Airbus veut mettre la pression sur Boeing dans les moyen-courriers et étendre sa présence nord-américaine", en déduit Chris Higgins, analyste à MorningStar. "Cet accord n'a aucun impact ni effet sur les procédures en cours. Toutes les taxes d'importation enfin imposées au CSeries (qui sont désormais de l'ordre de 300 %) devraient être payées sur chaque appareil CSeries importé ou il ne sera pas autorisé dans ce pays", a insisté de son côté le directeur juridique de Boeing, Michael Luttig.
L'avionneur américain devrait sans surprise demander aux autorités de la concurrence de s'opposer à l'accord, dont il devrait ressentir les conséquences à l'horizon 2025, date à laquelle les ventes du monocouloir 737 Max sont appelées à se tasser, avance Michel Merluzeau chez Air Insight. "Je ne vois pas la base juridique sur laquelle les régulateurs vont se fonder pour empêcher l'alliance", fait toutefois valoir Jim Corridore.
Sur le terrain technologique
C'est surtout sur le terrain technologique que Boeing devrait répondre à ses rivaux car Airbus va mettre les moyens pour accompagner le développement et le succès commercial du CSeries, s'accordent les experts. D'autant qu'une version allongée de ce programme, le CSeries 500, bardée des dernières technologies, devrait arriver sur le marché d'ici 2025 pour concurrencer le 737 Max 8 de Boeing pouvant transporter jusqu'à 200 passagers.
"Tout ce qui est bon pour Airbus est mauvais pour Boeing"
"Boeing va devoir renouveler beaucoup plus tôt que prévu sa gamme de monocouloirs s'il veut garder l'initiative technologique", souligne Michel Merluzeau, tandis que Chris Higgins estime que l'avionneur n'a plus d'autre choix que de combler le trou dans son catalogue entre le 737 Max (jusqu'à 220 passagers) et le 787 (à partir de 250 sièges) en lançant un nouvel avion. "Nous pensons que les chances de lancement d'un nouveau programme par Boeing dans les douze prochains moins ont désormais augmenté et sont au-dessus de 50 %", estime Chris Higgins. "Je suis convaincu que ça va se faire maintenant", renchérit Michel Merluzeau. En juin, Boeing a laissé entendre qu'un tel projet, le "MoM" (milieu du marché), était dans les tuyaux pour répondre à la demande des compagnies aériennes qui veulent des monocouloirs pouvant effectuer de longues distances.
Boeing pourrait également renforcer ses liens avec l'avionneur brésilien Embraer, dont le monocouloir E2 est un concurrent direct du CSeries. Les trois versions de cette famille E2 (E175, E190 et E195) doivent entrer en service entre 2018 et 2020. "Il est dans l'intérêt d'Embraer de s'associer à Boeing car battre Bombardier avec son offre de E2 n'était pas difficile quand l'avenir du CSeries était incertain, mais la donne a changé", argumente Chris Higgins. Les deux constructeurs aéronautiques travaillent déjà ensemble sur l'avion de transport militaire KC-390, Boeing s'occupant notamment de la partie commerciale et marketing.