L'histoire nantaise du "Zortürk", construit en 1983 en Russie, débute en juillet 2009. Le vraquier de 110 mètres alors dénommé "Aspet", battant pavillon géorgien et faisant route vers Lisbonne avec douze marins à bord, subit une importante voie d'eau. Il trouve refuge dans le port de Saint-Nazaire, où il rouille depuis en cale sèche, inapte à reprendre la mer.
"Dans tous les ports, nous trouvons des navires ventouse à quai depuis trois, quatre ou cinq ans. Celui-là est un cas extrêmement particulier car ce n'est pas un navire abandonné. On a eu d'un bout à l'autre, pendant toutes ces années, un armateur, qui conserve un équipage, qui commence à faire des travaux...", explique Francis Bertrand, secrétaire général du Grand Port maritime de Nantes-Saint-Nazaire. "S'il avait été considéré comme abandonné, les procédures auraient été plus simples", assure-t-il.
Dès septembre 2009, le port procède à une demande de saisie conservatoire pour obtenir le paiement des redevances. Mais l'affaire "traîne en longueur", le port privilégiant le "dialogue" avec l'armateur turc, sous l'égide du consulat de Turquie. En juillet 2011, l'armateur s'engage à effectuer les réparations nécessaires et à régler ses dettes, mais le mois suivant le navire change de propriétaire, passe sous pavillon togolais et prend le nom de "Zortürk". Au terme de plusieurs années de contentieux, faites de demandes de saisies conservatoires et de saisie vente du navire, le dénouement vient de la signature d'un protocole d'accord, en septembre 2014 et de la déchéance des droits de propriété de l'armateur. Le chantier de démantèlement, qui a commencé mi-avril, prendra fin en juillet.
"Dans tous les ports, nous trouvons des navires ventouse à quai depuis trois, quatre ou cinq ans. Celui-là est un cas extrêmement particulier car ce n'est pas un navire abandonné. On a eu d'un bout à l'autre, pendant toutes ces années, un armateur, qui conserve un équipage, qui commence à faire des travaux...", explique Francis Bertrand, secrétaire général du Grand Port maritime de Nantes-Saint-Nazaire. "S'il avait été considéré comme abandonné, les procédures auraient été plus simples", assure-t-il.
Dès septembre 2009, le port procède à une demande de saisie conservatoire pour obtenir le paiement des redevances. Mais l'affaire "traîne en longueur", le port privilégiant le "dialogue" avec l'armateur turc, sous l'égide du consulat de Turquie. En juillet 2011, l'armateur s'engage à effectuer les réparations nécessaires et à régler ses dettes, mais le mois suivant le navire change de propriétaire, passe sous pavillon togolais et prend le nom de "Zortürk". Au terme de plusieurs années de contentieux, faites de demandes de saisies conservatoires et de saisie vente du navire, le dénouement vient de la signature d'un protocole d'accord, en septembre 2014 et de la déchéance des droits de propriété de l'armateur. Le chantier de démantèlement, qui a commencé mi-avril, prendra fin en juillet.
"Ces navires occupent un espace dans les ports qui pourrait être valorisé"
Le "Zortürk" était déjà "troué de partout quand il est parti d'Angleterre. Six ans pour prononcer une déchéance de nationalité, cela paraît complètement aberrant", peste Christine Bossard, porte-parole de l'association Robin des bois.
Mais il y a encore plus long : le "Captain Tsarev" à Brest. Ce navire panaméen est à l'abandon depuis novembre 2008 à la suite d'une panne de moteur. Là aussi l’État privilégie dans un premier temps une issue amiable avec l'armateur, avant de se résoudre en décembre 2015 à prononcer la déchéance de ses droits et à confier la gestion du navire à la région, propriétaire du port de Brest. "Ces dossiers sont complexes à régler parce qu'ils se situent dans un contexte juridique international avec des questions de créances et de saisies", explique Guy Berrou, en charge pour la région du port de Brest. Cette dernière a lancé en mars un appel d'offres en vue de la déconstruction du navire de 153 mètres, désormais en très mauvais état. Le "Captain Tsarev" sera démantelé dans la cité du Ponant entre juin et octobre, bien que le souhait au départ était que sa silhouette disgracieuse disparaisse avant les fêtes nautiques de Brest, en juillet.
Case démolition
"Ces navires occupent un espace dans les ports qui pourrait être valorisé et, en même temps, il y a le risque qu'ils soient visités, prennent feu, voir qu'ils coulent", met en garde Guy Berrou. "Le "Zortürk" et le "Captain Tsarev "ne sont pas les seuls, il y a toute une collection de navires qui mériteraient de passer par la case démolition", assure Christine Bossard, mentionnant une vingtaine de navires encore à l'abandon dans les ports français. "Saluant" les décisions de faire déconstruire le "Zortürk" sur place, même si "elle a pris beaucoup trop de temps", Jean-Paul Hellequin, président de l'association de défense de l'environnement maritime Mor Glaz, se réjouit du sort identique qui sera très prochainement réservé au "Captain Tsarev," tout en déplorant que des navires poubelle soient toujours autorisés à prendre la mer, mettant ainsi en danger les marins à bord et l'environnement.