Les ports intérieurs réclament une réforme de leur gouvernance

Dévolus à l'implantation d'activités économiques, aux prestations logistiques et aux transferts intermodaux, les ports intérieurs gèrent des milliers d'hectares de terrains. Ce potentiel est aujourd'hui bridé, selon l'Association française des ports intérieurs, par un régime de concession qu'elle juge inadapté.
Créée en 1994, l'AFPI célèbre cette année son vingtième anniversaire. Ses vingt-deux membres gèrent plusieurs centaines de sites portuaires répartis sur les principaux bassins navigables nationaux – Voies navigables de France et la Compagnie nationale du Rhône interviennent au sein de l'AFPI en qualité de membres associés. "C'est par dizaines de millions de tonnes que se comptabilisent leurs trafics et ce sont des centaines de milliers de conteneurs qui sont manutentionnés sur leurs terminaux chaque année", recense Jacques Kopff, le président de l'organisation.

Manque de trafics captifs

Pour autant, les ports intérieurs demeurent fragiles selon lui : "À la différence de nos grands frères maritimes, qui sont des points d'entrée et de sortie obligés pour les flux internationaux, nous n'avons pas de trafics captifs. Les marchandises peuvent être transportées directement par camion, voire par péniche ou par train, sans passer par nos installations. Il nous faut donc offrir des services supplémentaires, valoriser le passage portuaire. Notre plus, c'est notre multimodalité", étroitement liée à la performance des infrastructures de transport ferroviaires, fluviales, routières et portuaires.

Acquérir plus d'autonomie

L'autre défi des ports intérieurs, fervents défenseurs du projet canal Seine-Nord Europe, concerne la révision de leur mode de gouvernance, en particulier pour les établissements qui dépendent du régime de concession. "Les limites du système concessif, qui a constitué des décennies durant un outil de développement adapté, apparaissent aujourd'hui de plus en plus nettement". Pour Jacques Kopff, "les entreprises ont besoin de visibilité et de clarté à long terme. Il faut mettre un terme à l'aspect couperet des fins de concession qui empêche les investissements indispensables pour préparer l'avenir". Selon un modèle de "Sociétés portuaires", l'évolution attendue par l'AFPI doit en outre offrir aux ports intérieurs "une totale autonomie" pour collaborer avec tous les maillons de la chaîne logistique : gestionnaires de réseaux, dont Voies navigables de France, chambtes de commerce et d'industrie, Régions, intercommunalités, ports maritimes, opérateurs logistiques, entreprises privées, etc. Il s'agit d'un passage obligé selon l'association. Pour "accroître la coopération avec les ports maritimes dans la logique de "corridor" qui devient la norme au niveau mondial", ou pour "développer la collaboration avec les collectivités locales afin d'augmenter l'acceptabilité sociétale des ports intérieurs".

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