Les ports ultramarins doivent résister au phénomène du "cascading"

Très éloignés de la métropole et faiblement industrialisés, les territoires français d’Outre-Mer sont très dépendants du transport maritime pour approvisionner les populations qui y résident. Seul le secteur de la croisière s'est développé dans certains d'entre eux et constitue une source de revenus.
En 2015, le Cese avait souligné l'impérieux besoin d'adaptation des ports ultramarins. Rappelant que la France représente la deuxième puissance maritime mondiale derrière les États-Unis pour l'étendue de ses eaux territoriales, l'ex-rapporteur du Comité et membre du directoire du Grand Port maritime de Guyane, Rémy-Louis Budoc, avait estimé à l'époque que deux grands défis attendent les ports d'Outre-Mer : "le basculement du commerce mondial vers l'Asie et l'élargissement du canal de Panama", dont on attendait qu'il "démultiplie les échanges entre le Pacifique et l'Atlantique", avec l'arrivée des méga-porte-conteneurs. Une course au gigantisme qui, selon lui, "amène les plus gros navires à ne faire escale que dans des hubs offrant les tirants d'eau adéquats". À ses yeux, "si les ports ultramarins ne s'adaptent pas à ces évolutions, ils passeront au second plan des dessertes". Et d'expliquer que "le phénomène de "cascading", la desserte des ports secondaires par des feeders de plus grande taille, impose aux ports de s'adapter sous peine d'être dégradés et de disparaître de la liste des escales de premier niveau", prévenait le rapporteur. Ce qui allongera les délais d'approvisionnement pour des coûts plus importants, sachant que l'Outre-Mer importe 95 % des marchandises dont ses habitants ont besoin.
L'adaptation des infrastructures portuaires (approfondissement des bassins, des canaux, etc.) nécessite d'importants investissements. Pour y répondre, le Cese avait préconisé notamment que tous les acteurs concernés (autorités portuaires, gouvernements locaux, ministère de l'Outre-Mer...) se mobilisent pour élaborer "un grand plan d'investissement" dans le cadre du plan Juncker.
Selon l'Union des ports de France (UPF), le trafic total de marchandises des ports métropolitains et d’Outre-Mer a augmenté en 2017 de 5,9 %. Il s'est élevé à 364,8 millions de tonnes contre 344,5 Mt en 2016. En métropole, avec 351,9 Mt, le trafic global de marchandises des ports a observé une hausse de 6 % en 2017 par rapport à celui de l’année précédente (332 Mt). Dans les ports ultramarins, il a affiché une évolution de 2,08 % avec 12,8 millions de tonnes. Le nombre global de passagers dans les ports métropolitains et les quatre Grands Ports maritimes ultramarins s'est élevé à 30,5 millions en 2017, soit une baisse de 0,5 %. En Outre-Mer, les GPM ont vu transiter près de 2,5 millions de passagers en 2017.

Transport maritime

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15