Les routiers mettent en garde les eurodéputés contre le dumping social

Des syndicalistes du transport routier, ainsi que des eurodéputés français et néerlandais du groupe social-démocrate, étaient fortement mobilisés mardi 12 juin au Parlement européen, mettant en garde contre le dumping social qui menace ce secteur.
"Le risque c'est que nous perdions en France encore des emplois dans le transport routier de marchandises", a averti Alain Sutour, responsable international du transport routier pour le syndicat français CGT, au Parlement européen à Strasbourg. "Car le travail sera fait par nos collègues d'Europe centrale et orientale avec la complicité d'un certain nombre de parlementaires européens et des gouvernements d'Europe de l'Est", a-t-il poursuivi.
Depuis que la Commission européenne a proposé le 31 mai 2017 de réformer les règles sociales de ce secteur, deux blocs s'affrontent : les pays de l'Est, auxquels se sont alliés le Portugal et l'Espagne, d'une part, et de l'autre, les pays de transit, la France, l'Allemagne et le Benelux. Les premiers accusent les seconds de protectionnisme, qui eux leur reprochent de favoriser le dumping social.

"C'est de l'esclavagisme moderne !"

Les gouvernements bulgare, polonais et hongrois "sont en train de vendre leur main-d'œuvre en quelque sorte comme esclave", a poursuivi Alain Sutour. Son confrère de la Fédération européenne des travailleurs des transports, Roberto Parrillo d'enchaîner : "En Roumanie, ils ont un salaire minimum brut de 350 euros, plus 45 euros au noir par jour. (...) Quand vous ne travaillez pas, vous n'avez rien, quand vous êtes malade, vous n'avez rien, quand vous êtes en vacances vous n'avez rien. C'est de l'esclavagisme moderne !"
Ces syndicalistes se mobilisent car ils souhaiteraient que les eurodéputés rejettent en plénière des décisions prises le 4 juin dernier par certains d'entre eux au sein de la commission "transport" du Parlement européen, qui accentuent, selon eux, la précarité des conditions de travail dans le secteur routier. Ce vote devrait très probablement avoir lieu jeudi 14 juin.
"Sous l’impulsion des députés conservateurs et libéraux, les parlementaires siégeant dans cette commission ont majoritairement décidé d’écarter l’application de nouvelles règles protectrices au secteur routier", ont dénoncé mardi 12 juin les eurodéputés français, Guillaume Balas, Édouard Martin et Isabelle Thomas, du groupe social-démocrate. Selon Christine Revault D'Allonnes-Bonnefoy, également eurodéputée française du groupe social-démocrate, la droite majoritaire du PPE aurait voté ainsi pour des raisons tactiques liées aux prochaines élections européennes en mai 2019.

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