Les syndicats d’Air France ne veulent pas de l’accord UE-Qatar

L'ensemble des organisations syndicales représentatives d'Air France a adressé une lettre ouverte aux députés pour les exhorter à faire pression sur le gouvernement afin qu'il refuse de ratifier un accord de libre-échange pour le transport aérien entre l'Union européenne et le Qatar.
L’accord de libre-échange pour le transport aérien entre l’Union européenne et le Qatar, autorisé en juin par le Conseil européen, prévoit une large ouverture du ciel européen à la compagnie Qatar Airways. En échange, les compagnies européennes auront un accès identique aux aéroports qataris, et des contreparties en termes de transparence et de droit social devront être respectées par Qatar Airways.

"C'est un accord complètement déséquilibré", dénoncent les syndicats qui représentent aussi bien les pilotes (SNPL, Alter, Spaf) que les personnels au sol (FO, CGT, CFDT, CFE-CGC, Unsa, CFTC) ou les personnels navigants commerciaux (UNPNC, Unac, SNPNC et SNGAF).

"Les impacts sociaux ne peuvent être que négatifs", déplore l'intersyndicale qui s'inquiète de "la mise en concurrence déloyale de compagnies françaises avec une compagnie largement subventionnée en tout temps et appliquant des conditions sociales rétrogrades".

Alors qu'Air France-KLM a été contraint par l'UE de céder 18 de ses créneaux à Orly en échange d'un plan d'aide de 4 milliards d'euros de l'État français qui est monté à près de 30 % du capital, "Qatar Airways a perçu tout récemment 2,5 milliards d’euros de l'État qatari sans aucune contrepartie", s'indignent les syndicats.

"Projet destructeur"

"C'est au moment où les compagnies françaises traversent la plus grave crise économique de leur histoire centenaire que l'Europe, sur proposition française, décide d'ouvrir le ciel européen à une concurrence déloyale", s'étonnent les organisations syndicales qui dénoncent dans leur lettre la "position schizophrénique" de la France.

Quant à ceux qui espèrent voir le modèle social français ou européen s'exporter au Qatar, "ces derniers sont au mieux de doux rêveurs, au pire des conseillers malveillants", prévient la lettre. Les craintes concernent de possibles destructions d'emplois en raison de "la captation de flux de passagers depuis les provinces françaises et européennes au profit du hub de Doha".
Les syndicats concluent en appelant les députés à interpeller le gouvernement pour "combattre dès à présent ce projet inepte, incohérent et destructeur". Cet accord doit encore être ratifié par les 27 États membres avant d'entrer définitivement en vigueur.

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