"Nous avons certes quelques inquiétudes. Les pays d’Afrique de l’Ouest, le Gabon par exemple, traversent une crise politique et économique qui se répercute sur les volumes d’échanges. Nous sommes à - 20 % sur les conteneurs cette année. En revanche, la perte de lignes remplacées par des navettes fluviales vers les Antilles, la Guyane ou La Réunion n’a pas eu d’impacts négatifs. Les trafics sont stables et nous gardons la maîtrise des transports. Par ailleurs, le nouveau service CMA CGM opéré sur des navires ODPR qui touche Rouen chaque week-end et dessert directement Tanger avant Casablanca ou la COA continue de bien fonctionner, avec plus de 300 EVP en moyenne à la descente et des conteneurs vides servant à toutes les destinations au retour", analyse Philippe Dehays, président de l’Union portuaire rouennaise (UPR) et directeur de Centrimex pour la Normandie. Philippe Carton, le président du SRCTT et directeur de TTOM, le rejoint : "Selon qu’on est à la tête d’une entreprise indépendante ou dépendant d’un grand groupe, le moral peut être plus ou moins atteint par la crise ambiante et le climat général. C’est dans ces moments-là qu’il faut se battre encore plus. Pour développer l’import comme base arrière du Havre pour les conteneurs comme mon entreprise et d’autres le font. Nous sommes moins chers et plus flexibles. Nous disposons des espaces nécessaires. Il faut mettre en avant ces atouts auprès de nos clients, démarcher sans relâche".
"Retour d’une ligne dédiée aux véhicules d’occasion"
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Autre espoir partagé par plusieurs commissionnaires : le retour d’une ligne dédiée aux véhicules d’occasion, surtout depuis qu’une convention a été signée avec les Douanes et la Dreal pour assouplir les règles précédemment en vigueur. Enfin, s’il est un motif de satisfaction pour les transitaires rouennais à l’heure de tirer un bilan partiel de l’année en cours, il est bien relatif. À la différence en effet de leurs homologues havrais, les mouvements sociaux du printemps liés à la loi travail ont relativement épargné le Grand Port maritime. "Quelques retards mais aucune escale n’a été annulée", se félicite Philippe Dehays qui martèle à l’envi : "Il n’y a pas grand-chose à faire pour que ça marche bien sur le port de Rouen. C’est pour ça qu’on continue de se battre".